parquet | sparkles & mud @a découvrir absolument
Cela commence souvent de la même manière. Un mail du label, du groupe ou de la promo avec un lien d’écoute. Invariablement, je demande un lien de téléchargement surtout quand la phrase d’accroche du mail est celle-ci "un groupe assez fou qui joue de la post techno/math rock complètement psyché.". Là, je télécharge, comme souvent, je refais les tag, ensuite, je m’installe, casque sur les oreilles et Macbook sur les genoux. Confortablement installé (avec un plâtre, c’est une obligation.) une boisson chaude à proximité et du chocolat noir dans les parages, il sera alors temps d’appuyer sur le triangle qui pointe vers la droite en n’oubliant pas de mettre le son le plus fort possible. Et là ce qui devait arriver arriva. Le fil du casque se mit à rougir, le canapé sur lequel je suis installé escalade les barreaux de l’échelle de Richter, et mon corps, pourtant bien abîmé, demande de retrouver une autonomie totale, se déconnectant du serveur central pour faire corps pendant 70 minutes à cette musique. Les neufs morceaux qui oscillent entre 4 et 10 minutes poussent à l’extrême ses idées sans jamais toucher les points névralgiques de l’ennui ou du trop-plein façon M. Creosote dans le Sens de la Vie. Il y a dans cette démarche artistique (on est ici autant dans la création musicale que dans l’acte conceptuel.) quelque chose d’une fraîcheur non-commune, comme un retour au plaisir primaire du jeu, poussant les combinaisons et les rythmes pour réaliser des sculptures sonores addictives et déroutantes. C’est en allant plus loin qu’un format restreint (on pense aux divins Liars dans cette prise de direction.) que Parquet trouve son territoire, multipliant des zones de contacts de frictions pour un festin sonore et musical poussé à son paroxysme. Si Eddy Mitchell dans un écart de sénilité pense que les Stones et les Beatles ne swinguent pas, je ne saurais trop lui conseiller ce Sparkles & Mud, même si chez lui le cerveau est déjà déconnecté et que le corps ne pourrait pas suivre. Dément.