seb radix

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© Marion Nigoghossian

Une question se pose forcément à tous ceux qui ont un jour croisé son chemin, ou tenu un de ses disques entre leurs mains : « Seb Radix, qu’est-ce que c’est au juste ?? »

Cette interrogation amène autant de réponses que le sus-nommé Seb a de patronymes (Seb and the rhâââ Dicks, Seb & the Rad Kids, Darbi Sex) et de groupes à son actif (Miss Goulash, Kabuki Buddah, The Rubiks, Totale Eclipse, Top Secret, et aujourd’hui Zone Infinie, Sol Carlus, Epaule Tattoo…). Seb Radix c’est donc :

- un influenceur surtout connu pour ses chaussettes colorées

- un groupe dont tous les membres arrivent à l’heure en répète

- un affichiste spécialisé dans le collage caustique

- un fanzineux vétéran format A4 plié plaisir d’offrir nouilles de recevoir

- un archiviste, un collectionneur, un podcasteur, un ouvrier à temps partiel, un co-fondateur de label, un cauchemar pour les moteurs de recherches, un organisateur de concert à contre-cœur...

Dans ce pays maudit où c’est bien connu on n’aime pas la réussite ni les gens qui ont plus d’une corde à leur arc, Seb Radix n’est pas un prophète qui remplit les city-stades mais pourtant il écume les scènes infatigablement depuis plus de vingt ans, et ne manque pas de s’y faire des amis de qualité à l’internationale, comme en témoigne les prestigieux interprètes invités de ce troisième album. On y retrouve Andy Kerr de NoMeansNo, Mike Watt le « bass-hero » de San Pedro et John No (Street Eaters, Fleshies, Triclops), qui chacun nous livre leur version déjantée des tubes anglophones de Seb Radix, ce dernier ayant décidé de ne plus chanter qu’en français. Un virage francophone déjà entamé avec son précédent opus en 2017 « Pop Apocalyptique », trois ans après son premier album éponyme. Une chose qui ne change pas, la générosité et l’inventivité de ces quatorze pistes facétieuses qui se bousculent en à peine plus de 30 minutes, collage sonore qui va au bout de son foisonnant projet et prend ses meilleures blagues avec le plus grand sérieux. Car au-delà de la scène (et il faut évidemment voir Seb Radix sur scène, et puis le revoir tout de suite après, et encore quelques dizaines de fois derrière), « 1977 » est l’occasion de déployer toute la superbe musicale de cette machine à tubes, et de se laisser embarquer dans des recoins étranges, tantôt drôles tantôt mélancoliques et même les deux à la fois.