gilles poizat | micro-vertige et l'expérience du flottement @ heavy mental
Carton records étonne à nouveau avec la publication du premier album de Gilles Poizat, Micro-Vertige Et L’Expérience Du Flottement. Quel titre, hein ? Et si je vous précise qu’en plus Gilles Poizat chante accompagné de sa seule guitare ou presque une sorte de folk psychédélique et bancal, je suis sûr que la plupart d’entre vous fnirez par fuir en courant. Donc je ne vous dis rien du tout. Mais honnêtement je n’en pense pas moins. Et à l’intention de toutes celles et de tous ceux qui ont décidé au contraire de rester collé(e)s à cette chronique pour au maximum une minute supplémentaire, je ne peux que vous féliciter et vous dire que vous faîtes très bien : Gilles Poizat et Micro-Vertige Et L’Expérience Du Flottement sont une magnifque découverte.
Mais faisons rapidement les présentations. Le garçon dont on vous parle ici a testé maintes expériences musicales en groupe et possède également une solide expérience en matière d’apprentissage classique de la musique, option trompette (instrument que l’on retrouve de rares fois mais toujours à propos le long de Micro-Vertige Et L’Expérience Du Flottement). Et puis un jour il a eu envie de composer et de chanter tout seul, hop-la. Cela a l’air très facile, expliqué comme ça. Et ça l’est tout autant à l’écoute d’un disque qui dès les premiers instants se révèle lumineux, d’une beauté simple mais vertigineuse, d’une émotion instinctive. Le charme est total, immédiat et durable.
Des chansons c’est donc uniquement ce que propose Micro-Vertige Et L’Expérience Du Flottement, il y en a onze en tout, mais des chansons de cette qualité et de ce genre de vérité là, on n’en rencontre pas tous les jours. Et même pas à chaque équinoxe de Printemps. Et peut être pas plus d’une petite poignée de fois dans sa vie d’amoureux de la musique. Carrément. Des chansons expérimentales mais expressives qui résonnent dans leur entier, vibrantes malgré l’économie des moyens employés (c’est donc qu’ils le sont avec une justesse appropriée) et intimement touchantes. Des textes – en anglais et en français – à en chialer, une façon de chanter entre traverses bancales, fragilité assumée, lyrisme pop et, enfn, des tournures mélodiques ainsi qu’une étrangeté familière à s’en retrouver tout habillé de chair de poulet pour un bon moment. On peut penser à beaucoup de choses et à de grands noms à l’écoute de la musique de Gilles Poizat – Syd Barrett, Robert Wyatt mais aussi David Grubbs – mais on découvre vraiment et surtout un musicien, un chanteur, un compositeur, un auteur…