On avait laissé Emmanuel Scarpa dans Invisible Worlds, qui ressemblait à un solo à plusieurs : un batteur seul avec une batterie d’invités. Might Brank, qui fait renouer Carton Records avec la musique improvisée, est davantage solitaire, mais tout aussi étrange ; Scarpa y sonde seul un univers dense, lascif, où chaque geste s’accompagne d’une aura faite de tintements de gongs et autres cymbales, chinoises ou non (« jelly-wasabi ») mais aussi de bribes de voix (« procession »). Il y a, dans l’iconographie bouddhiste de la pochette comme dans la quête de spiritualité où le minimalisme côtoie intimement l’immédiateté, un orientalisme qui se cherche. Ce sillon, qui mérite d’être profondément labouré par le batteur, ira-t-il plus loin que ce court EP#1 ? « Qui saura », répondrait Mike Brant, l’éponyme en yaourt de ce joli projet…