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parquet | mud @ muzikalia (es)

Nuevo sencillo del grupo francés Parquet

Parquet es un grupo francés de rock experimental con sede en Lyon. Sus miembros son Seb Brun (compositor, percusión y electrónica), Nicolas Cueille (guitarra), Guillaume Magne (guitarra), Jean-François Riffaud (bajo y bajo electrónico), Simon Henocq (electrónica), Clément Édouard (electrónica) y Julien Desprez (guitarra).

Hoy Parquet publican el mini EP Mud. Se trata de su primer disco desde 2018, y avanza el lanzamiento de un álbum el próximo otoño. El EP está formado por solo dos temas, «Brute» y «Mud». El proceso de creación de estas nuevas canciones ha sido largo y agitado, realizado con la idea de tomarse su tiempo, no apresurarse y esperar el momento perfecto. Mud está disponible desde hoy en vinilo y en plataformas digitales.

El lanzamiento del EP llega acompañado de un vídeo para la canción «Brute», obra del director Maxime Séve. En las imágenes vemos un espacio urbano vacío, el cuerpo de la bailarina Véronique Lemonnier y barro. Todo el movimiento se centra en la repetición, con la bailarina demostrando un impulso inquebrantable de superación.

A continuación puedes ver y escuchar «Brute», la nueva canción del grupo francés Parquet.

reviewSeb Brunparquet, mud
parquet | mud @ new noise (fr)

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[Avant-première] Parquet : nouvel EP en écoute

Le nouvel EP deux titres du groupe lyonnais noise/math/techno Parquet paraîtra le 30 juin via Carton Records. Il annonce la sortie d’un album Sparkles And Mud, le 27 octobre. Le voici en écoute.

Recommandé si vous aimez : La Jungle, Meule La Colonie De Vacances, Jean Paul Groove, Portron Portron Lopez…

reviewSeb Brunparquet, mud
boris boublil : mù | 93 manifesto @ point break (fr)

France-Galles, troisième du nom. Mieux que des sucettes à l’anis, mieux qu’un 41-28 en fin des 6 Nations. Voici une transverse Brest/Pays de Galles où évoluent Boris Boublil, leader-rêveur de ce Mù de 9 âmes bien faites, et John Parish, premier des seconds rideaux du post-rock depuis une paire d’années. Le premier a ciselé les partitions de ce 93 Manifesto, le second en a remanié le son et les atmosphères. Sort de cet entrelacs 11 plages, intenses, languides et nonchalantes. Boublil nomme cela « mélancolie positive », c’est pas mal, c’est joli comme idée. Ajoutons, si on doit ajouter quoi que ce soit à un rêve fait mille fois par son auteur, « élégie impatiente ». L’âme a, ici, ce qu’il convient de bleu à tout artisan-poète mais, il y a aussi du noir, du clair-obscur, dans la noise réfractaire de El Dia De Los Muertos par exemple. Il y le cuivre solaire de la danse imparable des Penguins, aussi. Et dix autres, et cent autres climats et couleurs. Qu’ils soient dûs à des gens qu’on aiment beaucoup ici, Morgane Carnet, Robin Fincker, Sacha Toorop, qu’ils soient le fait de cet assemblage imparable après l’écoute des 11 titres façonnés, avec un soin audible, aux gallois studios Rockfield. Là, où on peut voir, parait-il les berges d’une France rêveuse et positive, aperçues sur Bristol Hotel.

jozef dumoulin | this body, this life @ salt peanuts* (no)

Jozef Dumoulin is known as a wizard of the vintage Fender Rhodes, pushing and expanding its sonic palette in highly personal, inventive and innovative ways that only a mad sonic scientist like him can imagine. But a couple of years ago a producer and label owner proposed Dumoulin to make an album where he would play piano and the Fender Rhodes. Dumoulin was reluctant at first and thought that reuniting water and fire might withdraw the Fender Rhodes to the limited role of electric piano, but eventually, he liked the challenge. But soon it became clear that his ideas were much more adventurous for the producer.

Dumoulin developed a working method that has been as simple as it has been time-consuming. He recorded Fender Rhodes improvisations and piano improvisations and then took the time to see what piano parts would fit the Fender Rhodes parts. After he established a certain number of compatible pairs, he decided that everything was allowed to make them into self-sufficient, working pieces of music, and added synthesizers, electronic beats, voices, guitar and a lot of field recordings to the mix.

This Body, This Life is an engaging explosion of different timbres and sonorities. The 14 short pieces offer colorful and mysterious walks inside a labyrinthian palace full of magic doors and gates. The music enables a limitless journey through time – as it visits and borrows elements from many musical traditions, from the most minimalist and meditative to the chatty and noisy, but is not bound by any of them and all challenge the concept of actual time – and space – as each piece offer layers of intriguing, sometimes contrasting or subversive sounds. The music feels vivid and tangible, sensual and mysterious, timeless and surprising, and true to the open and inclusive musical vision of Dumoulin. Dumoulin’s daughter, Ayaan, contributed vocals to one of the pieces and did the cover drawing.

Eyal Hareuveni

jozef dumoulin | this body, this life @ le soir (be)

Avec cette couverture dessinée par Ayaan, la fille de Jozef Dumoulin, on entre déjà dans la fraîcheur et le sourire. La musique de Jozef respire cette simplicité apparente. Elle est complexe, évidemment, mais elle s’impose immédiatement à nous. Par sa sonorité, ses tissages, son ambiance, ses beats. Jozef a tout fait : piano, Fender Rhodes, guitare, voix, programmation, enregistrement sur le terrain. Il est rejoint par Ayaan sur une piste ou l’autre, avec sa voix enfantine pleine de vie. Ce This body, this life est le second album solo de Dumoulin. Le premier, sorti en 2014, A Fender Rhodes Solo, est vite devenu culte. On lui a donc demandé un deuxième, où il mixerait le piano et le Rhodes. « Ma méthode a été aussi simple que longue », explique Jozef Dumoulin : j’ai enregistré des improvisations au Rhodes et d’autres au piano. J’ai fait des présélections pour les deux enregistrements et ensuite j’ai pris le temps de voir quel piano pourrait convenir à quel Rhodes. Une fois que j’ai établi un certain nombre de paires compatibles, j’ai considéré que tout était permis pour en faire des morceaux de musique autonomes. Après tout, j’ai dû réunir l’eau et le feu, ou du moins c’est ce que j’ai ressenti. » Résultat : 14 pistes originales qui vous emmènent en voyage dans des ailleurs temporels et spatiaux étonnants, colorés, éthérés et paradoxalement intimes. Ou, comme dit Dumoulin lui-même, « dans les profondeurs de soi ». J.-C.V.

jozef dumoulin | this body, this life @ jazzhalo (be)

Met het uitbrengen van ‘A Fender Rhodes Solo’ (2014) trok hij de nodige aandacht. Op ‘This Body, This Life’ gaat hij opnieuw solo maar nu is Jozef Dumoulin wel actief op meer instrumenten.

Naast Fender Rhodes horen we hem op grand piano, synthesizers en gitaar, allemaal aangevuld met veldopnamen en een amalgaam van elektronische ritmen. Werelden die over elkaar schuiven als tektonische platen maar zonder schade aan te richten. Het eindresultaat klinkt als een grote puzzel met uitzondering van echte omkadering. De “shuffle” instelling kan gerust aangewend worden.

Bij elke herbeluistering sluiten sfeerzettingen, beats, electro-effecten, achtergrondgeluiden, stilte (‘Eighteen Chords For An Angel’) en subtiele contrasten (spacy achtergrond versus loungebeats in ‘Social Disdance’!) uiteindelijk toch weer onderling aan.

Een soloplaat maar tevens een soort “family affair” dankzij de medewerking van zoontje Ayaan op ‘Altijd Koko Ziek’. Hij tekende ook mee het hoesontwerp. Welkom in Wonderland Dumoulin.

boris boublil : mù | 93 manifesto @ à découvrir absolument (fr)

Étant donné qu’il y a un accent grave sur le u de Mù, on n’ira pas paresseusement chercher les analogies avec le fameux continent perdu, qui serait une sorte d’Atlantide gisant au fond de l’océan Pacifique, et dont la brillante civilisation aurait, quelques milliers d’années avant les Égyptiens, bâti des pyramides aux quatre coins du globe. Point de relecture de l’histoire à la Maître Gims ou Lilian Thuram, non, nous acceptons de ne pas comprendre l’énigme proposée par Boris Boublil : il en va ainsi de notre compréhension du monde, pour laquelle il convient d’accepter de ne pas tout piger, tout petits humains imparfaits que nous sommes.

Mù pourtant fait phantasmer : orchestre amical accompagnant notre Boris - par ailleurs musicien pour Dominique A et Emily Loizeau, compositeur pour le cinéma (Derniers remords avant l’oubli, de Jean-Marc Cuillersi) et pour le cirque (Extrême night fever - compagnie Inextremiste), également grand amateur du sécateur des relations humaines Raymond Carver -, il est composé notamment de John Parish (guitares et percussions) et de Sacha Toorop (batteries), figures tutélaires d’un underground rock que l’on ne présentera pas, tant leurs auras et apports respectifs méritent admiration et respect. Avec Csaba Palotai (guitares), Théo Girard (basses), Robin Fincker (saxophone, clarinette), Morgane Carnet (clarinette, saxophone), Jesse Vernon (violon) et Antoine Berjeaut (trompette, bugle – un saxhorn), il est évident que Boris Boublil sait s’entourer, à l’instar d’un Shackleton en quête de terres inconnues.

Entre la corde et le mât, il y a quoi, ou qui ? On pense à Ulysse, parfaitement mis en scène par Waterhouse, qui pour échapper aux si tentantes sirènes à la cruauté sans égale s’attacha au mât de sa Calypso en perdition : ainsi commence 93 Manifesto, sur un lit de cuivres et de cordes mélodieuses à la limite de la dissonance. Et c’est tout un voyage qui commence, entre noise et post-rock, convoquant défunts du folklore mexicain (El Dia de los Muertos) et lacérations soniques, mais également piano jazzy sous perfusion lounge (le cinématographique Piano Tapes, pas très loin de ce que proposait l’excellent Rob) ou dissonance arithmétique d’avant-garde (Basement).

Carton Records (Emmanuelle Parrenin, Belvoir, Balladur) est définitivement un label à suivre et ce n’est pas 93 Manifesto qui va nous en dissuader, bien au contraire. Il y a dans cet album de Boris Boublil : Mù un parti-pris résolument aventureux et néanmoins accessible, en témoignent des arpèges pianistiques à la Clayderman et des guitares western, toujours à propos. Le grand écart entre l’accessible et l’exigeant n’est jamais impossible, à l’instar de ce proposait le Sébastien Tellier des débuts. Un morceau comme Penguins, au kitsch romantique assumé, trouverait tout à fait sa place sur la bande sonore d’un Jacques Demy du 21ème siècle.

Et donc, en onze titres au lyrisme décalé assumé et néanmoins hyper moderne, Boris Boublil : Mù déploie des trésors de trouvailles et d’arrangements malins à la saveur persistante. Franchement, qui peut résister aux glissando d’un accord majeur en accord mineur et vice-et-versa ? Et aux guitares lourdes de Pandora ?

Oui, que de questions, après celles posées en introduction, et celles qui ne se posent pas à propos du titre de cet album, hautement ironique ; en octobre 1914, le manifeste des 93 concernait un groupe d’intellectuels allemands hautement favorables à la guerre, les beaux couillons. Il est évident que l’orchestre de Boris Boublil a choisi des armes qui ne tuent pas, mais enchantent, et en ce sens il est là, le continent perdu, sous nos yeux, depuis toujours : il s’agit de nos cœurs.

boris boublil : mù | 93 manifesto @ hopblog (fr)

Boris Boublil et son collectif Mù ont décidé de ne pas choisir entre rock et jazz pour donner vie à 11 titres très beaux.

Boris-Boublil-93-manifesto Boris Boublil & Mù - 93 Manifesto

Au début des années 2010, Boris Boublil (rattaché au collectif jazz Surnatural Orchestra) a collaboré avec John Parish au sein du collectif rock Playing Carver avant de former il y a peu son groupe Mù. Pour cela, il a rassemblé des musiciens venus de divers horizons : John Parish, Csaba Palotaï, Robin Fincker (Aquaserge, Surnatural Orchestra), Jesse Vernon (This is The Kit, Morning Star), Sacha Toorop (Dominique A, Emily Loizeau), Théo Girard (Trans Kabar), Morgane Carnet (Selen Peacock), Antoine Berjeaut (Surnatural Orchestra).

Boris Boublil a d’abord joué ses morceaux avec son collectif, du côté de Brest, avant d’aller enregistrer au studio Rothschild, près de Cardiff, au pays de Galles, là où son ami John Parish a ses habitudes. Des compositions, qui ont mûri durant des années dans la tête de Boris Boublil, et auxquelles il a fini par donner vie.

Au programme de ce 93 Manifesto, on trouve des musiques riches et intenses, sombres ou joyeuses, qui alternent le chaud et le froid, à la frontière du jazz et du rock. Des morceaux aux accents free, Noise, qui grincent, qui couinent, qui grattent, mais aussi qui caressent ou réconfortent.

En tout cas, un disque qui mérite vraiment le détour.

oscar fritsch | a moment of absolute acceptance @ le cargo (fr)

On se repose en France pour terminer la sélection du jour, mais pas question de se poser. Missed Encounter, Snake & Charm est un morceau relativement inclassable musicalement à la croisée des genres et des influences. Mais c’est surtout un morceau ultra prenant, dansant et addictif que l’on a envie d’écouter très fort. La très belle voix d’Oscar légèrement éraillée, qui n’est pas sans nous rappeler celle de Oh Tiger Mountain, étonne sur un morceau électro, pop, rock (oui oui au moins tout cela à la fois), mais se marie parfaitement. Apportant une touche d’émotions à un morceau qui vous donne envie de bouger, de courir, de chanter et de danser (oui oui au moins tout cela à la fois !!)

oscar fritsch | a moment of absolute acceptance @ indie underrated (us)

A rare voice and an innovative arrangement come together on An Ocean to be Conquered. The new release from Oscar Fritsch is a revelation. His passionate emotional delivery embellishes the broken depth of his expressive snarl. Within alternating verses he break boundaries, adding elements of indie rap into his vocal design. The eclectic stylistic soup tastes delicious. We also hear evidence of post rock in the musics dramatic tempo design. An all around a slam dunk release, it will connect with fans of diverse intention, similar to Joji or Car Seat Headrest.

oscar fritsch | a moment of absolute acceptance @ class of sounds (br)

O compositor e multi-instrumentista francês Oscar Fritsch editou recentemente seu álbum de estreia, A Moment of Absolute Acceptance, nas plataformas digitais.

Nada diferente de muitos artistas que preferem denominar seu trabalho como art rock, Fritsch lança mão de experimentalismo sob toques psicodélicos, com fins de traçar um paralelo ao que se passa na esfera pop.

Algumas conexões – influências – se mostram mais visíveis e outras nem tanto, como Black Midi, The Voidz, David Bowie e muito da lisergia sessentista, mas pela “ótica indie”. Nas palavras do artista:

“Se tudo é político, esta obra certamente é. Oscilando entre a desilusão e a luz, em busca de um estado de graça, à aceitação ou à revolta. Estas dez pistas oferecem a oportunidade de construir ou desconstruir para forjar um ideal que, se não for concreto, quase pode ser imaginado. É a resposta irrefutável a todas as perguntas que nunca foram feitas.”

Todas as músicas bem como a parte instrumental são assinadas por Oscar: guitarras, baixo, bateria, sintetizadores, piano, trompete e claro, voz. A gravação e mixagem são de Gabriel Jullieret-Cointet, feitas no Kasanostra Studio em Lyon, França. Já o trabalho de masterização ficou a cargo de Clément Poisson.

no tongues | ici @ muzzart (fr)

No Tongues, c’est Alan Regardin – trompette et objets, Ronan Courty – contrebasse et objets, Ronan Prual – contrebasse et Matthieu Prual – saxophones et clarinette basse. Leur registre, de mystères sonores en textures vocales éparses mais marquantes, hors-cadre, mérite attention et persévérance. ICI, c’est le cas de le dire, on se fait dessoucher par huit titres d’un jazz aventureux, libre et enveloppant, qui nous régale d’atmosphères à la limite de l’imaginable. Tantôt elles se noircissent (Makam fantôme), des voix fantomatiques s’en extirpent. C’est beau et un peu plus, ça fiche les foies et ma foi, le voyage se prend. Sans retour car avant cela et ensuite, No Tongues aura perpétué une approche nulle part ailleurs audible. Kulning le démontre, ses cuivres font les fous et déjà, l’emprise opère. Le décor est sombre, d’un élégant qui subjugue autant qu’il dérange. Les sens, sans délai, sont mis à contribution. Chien chien, aux chants cinglés/captivants signés LINDA OLAH, non-tenus en laisse, sèmerait presque l’effroi. Le froid aussi, délectable, qui émerge d’une trame à l’étirement sans fin, craquelé, trituré, entièrement passionnant. Ou fatiguant, si de cette caste tu n’es pas.

Alors, on poursuit sans toi. No Tongues signe un Parrandada de entroido de canizo aux vocaux de style -ceux d’Elsa Corre, pour être plus précis-, surlignant un déroulé mystique mais avant toute chose, ne se définissant pas. Si j’écris ces mots, c’est d’abord pour vous persuader de la nécessité de l’écoute, de l’immersion, d’habiter ce disque et de le laisser vous envahir. Notons qu’il sort sur trois labels résolument différents -le mot est d’ailleurs faible-, leur faisant honneur dans une audace pour le moins porteuse. Ses durées poussées, de plus, accroissent la portée d’ICI. LOUP UBERTO, sur Fronni d’Alia, type le rendu. Ailleurs, sur les Kulning et Makam Fantôme cités plus haut, c’est ISABEL SORLING qui s’en sera chargée. Avec autant de prestance, ça va sans dire. On entend, dans les chants, douleur et ferveur. Et bien plus encore. L’expressivité est confondante, l’inventivité sans précédent connu. Coeur de la Montagne, en secousses et grondements, crée à son tour un climat malsain, des vignettes sonores -et soniques- qu’il est bien difficile de rejeter. On ne s’y essaye d’ailleurs pas. Les musiciens, explorateurs invétérés, sont allés dégoter dans le quotidien, des sons pourtant extra-ordinaires quand on leur prête l’oreille.

Il faut suivre certes, mais je t’en prie, ne décroche pas. Si en phase tu restes alors Onze heure trente et une, dans une sorte d’électro de la lune, un peu tribale, te retiendra captif. Il obsède, de ses nappes à l’effet psyché à la dégaine de rengaine réitérée qui d’un seul coup s’interrompt. Imparable. Ce n’est pas fini, Finis Terrae déraisonne une dernière fois. Céleste mais bien entendu déviant, doté de voix songeuses et cinématographiques, il offre une ultime virée dans l’ailleurs, dans une recherche qui pour livrer toute sa sève vous contraindra à de multiples passages. C’est personnellement mon troisième, à l’heure où je boucle cet écrit, et certainement pas le dernier. L’assimilation, en effet, incite fortement à poursuivre l’expérience qu’initie No Tongues, le temps d’une galette bien plus recherchée que nombre d’autres sorties actuelles et passées mais aussi à venir.

reviewSeb Brunno tongues, ici
sathönay | addio al passato @ muzzart (fr)

Lyonnais, « propriété » de Nico Poisson qui gère aussi S.K Records (entre autres), Sathönay saze à souhait, développe de longues pièces hypnotico-fougeuses et sort avec ce Addio al passato son troisième album, après avoir connu différentes configurations. A quatre désormais (ah tiens, François Virot est de la partie! Good news!), les Rhodaniens ont capté ce disque dans l’isolement Vercorisé, allant jusqu’à nous concocter six morceaux étirés où le violoncelle de Léonore Grollemund, lui aussi, concourt à le décaler. C’est alors parti, Une Ligne Droite est justement sinueux malgré ce que son intitulé tend à faire croire. Il voyage, gronde, dépayse, se tribalise. Son chant flotte, incante. Son rythme, idem. L’imaginaire est stimulé, on pressent au bout d’une longue montée, la fissure. Mais non. Le discours s’écorche toutefois, on reste sur le fil du ravin et si la chanson prend vie, ou plutôt s’enfougue, c’est dans une forme de retenue. Intense, et bouillonnante. Electrique, il se tord et sert des sons qui couinent, magiquement. Dès le début Sathönay, dans l’identité, se place au devant. Long Long Walks est griffu, appuyé, tout aussi plaisant -et le mot est faible- que la composition d’ouverture. Le quatuor grince, sent le Turc quand le saz domine mais demeure avant toute chose Sathönay. Lyonnais, mais un peu d’ailleurs aussi.

Plus loin Find Another Use For It, dans un bricolage de début à la Tom Waits, dégage une belle pureté. Une force d’évocation, aussi, conséquente. Moins mordant, Sathönay présente là une autre facette de son riche répertoire. Le morceau, en sa moitié, s’emballe rythmiquement. Nous aussi, enfin en termes d’adhésion. Le Tour Du Jardin, de ses jolies notes, souligne tout à la fois l’éclat du rendu et l’apport du saz. Mélodique, singulier dans le mot, il n’a que faire de nos réticences. Difficile à décrire, difficile à écrire donc, le projet se saisit d’abord par une écoute poussée. Là encore, le titre breake et ensuite, impulse une autre direction sans porter atteinte à la valeur du résultat. Un tantinet psyché, dans la répétition de ses motifs. Et finalement, embarqué dans une belle embardée. Zébrée, lézardée.

On aime « grave », nul ne peut le contester. Extinction Of Extinction se charge alors d’entériner notre approbation, à grand renfort de parties de saz. Et pas seulement car de bout en bout c’est l’unisson de Sathönay, décisif, qu’il importe de noter. Au terme de l’opus High Flame, subtil, valsant, reproduit pour une dernière fois la magie enflammée, la capacité à évader l’auditoire via des sentiers Sathönay -parfois satinés- sans égal directement nommable. Lesquels, en dépit de leur durée fréquemment poussée, maintiennent une attention optimisée par leurs contours inédits.