Une rencontre entre le post-punk du début des années 80 et le post-rock du milieu des années 90. A Certain Ratio, Tortoise et King Tubby : l’influence dub qui se cachait jusqu’alors est maintenant au premier plan. Littéralement copié-collé.
Though long established in the Lyon post punk/electronic scene, Societe Etrange look set to extend their wavelength with a pulsating new album ‘Chance’ (available on Bongo Joe March 4th onwards). Evolving from the partnership of Antoine Bellini (electronics) and Romain Hervault (bass), the music of Societe Etrange has been oscillating within their city’s cluster of collectives and creatives for over ten years now. Their previous LP ‘Au Revoir’ emerged way back in 2015 focusing on the motoric and minimal with Alan Vega/Martin Rev undertones but now ‘Chance’ looks set to up the ante. With percussionist and electronic musician Jonathan Grandcollot joining the group, the Societe Etrange sound has lost none of its fierce independent edge, just gained more dynamic possibilities.
It’s a record that depends less on the mesmeric but more on surging post rock heftiness, spikey post punk rhythms and the powerful undertow of dub electronics to push the six tracks over some imagined industrial hinterland. The entrance to Societe Etrange’s otherworld is via ‘La Rue Principale De Grandrif’, a bustling thoroughfare alive with shadowy basslines, clattering beat mechanics and minimal guitar coding. The track oozes atmosphere as it descends through some cavernous electronics before resting somewhere darker. From then the five instrumental components that combine to make ‘Chance’ unwind with a sense of purpose and coherence that elevates the trio’s sound beyond any sprawling anonymity.
Take ‘Nute’ as a prime example. Resolutely built around an expectant synth melody with Kraftwerk sensibilities and agile non-rock percussion, Societe Etrange show they have an intuitive grasp on the power of repetition. Here is a band that can take a theme, extend it, stretch it then distort and disconnect it, before returning to the starting point for the final push. Want proof then check ‘Nute’s’ prolonged key changing mid -section, all dub swirls and thuds, before its ascent back to the main hook – crowd pulling stuff.
Then there’s the angular urban-noir ‘New New York’ that skulks around to the judders of reverberating synth chords and drummed kinetics. As ominous as Martin Rev’s cityscape music, the band fearlessly lead the track underground with a prolonged climb down through the dub sub-strata. Audacious and incredibly effective, ‘New New York’ demonstrates a sense of detail with its deftly placed tambourine chinks and flute squeaks, reminiscent of This Heat at their most forensic.
Such an attuned dub aesthetic is a significant contributor to the Societe Etrange sound. ‘Sur La Piste De Danse’ takes that vibe deeper and lower with Hervault’s minimal bass booming upfront while Grandcollot’s drum patter adds some exotic warmth. It’s not surprising that co-founder Antoine Bellini has spoken of the band’s music being elevated by their newest member’s arrival. The rhythmic element on ‘Chance’ makes so much more than a beat making contribution. Grandcollot’s drumming adds colour and interest, light and shade, atmosphere and anchorage. Think the Jacki Liebezeit/Charles Hayward school of kit-work or a contemporary parallel in Valetina Magaletti’s work with Vanishing Twin and Holy Tongue. That versatility is pivotal to the sultry ‘A L’interieur Au Numero 97’ where a relaxed samba disguises a deceptively complex musical weave. Stabbing buzz-saw synth shapes, modular bleeps, root note bass, hissing hi-hat and supple conga pulses lock and bond to make an effortless meandering whole.
Maybe it’s at these moments, when experimental fluidity and defined structures combine, that Societe Etrange are at their most potent. Closing tune ‘Futur’ certainly lobbies hard in favour of that proposition with some immaculately controlled pace and drive. Call it anthemic, call it a ‘banger’, call it whatever, this is music that has a joyous uplift from the moment the highlife bass conjures up those harmonics, all the way to the tumbling drum play out. The track also stands as a fitting coda to an album that for all its energy and abstraction still reaches out and connects. For Societe Etrange to have achieved this on ‘Chance’ is not, despite the record’s title, lucky. ‘Chance’ is the result of natural chemistry, shared experience and inspired musical judgement.
After a debut LP cheekily titled Au Revoir (“goodbye”) released on S.K Records back in 2015, Lyon-based trio Société Étrange is back with a brand new full-length. Composed of “6 love songs without words,” as the Bandcamp liner notes describe it, Chance is a captivating trip throughout the experimental terrains of new French kraut composed entirely in the studio. The album is now available via Swiss label Les Disques Bongo Joe in digital, vinyl, and CD formats.
Amateurs de musiques aventureuse et non linéaires, cette sortie est faite pour vous. Il s’agit du nouvel album du trio Lyonnais Société étrange. Après Au revoir sorti en 2015, le groupe continue de s’inspirer des musiques expérimentales des années 70 et 80 pour composer des titres instrumentaux à partir de sonorités électroniques, de basse et batterie et de boîte à rythmes. Le résultat donne un disque difficile à ranger dans une case, qui doit autant au post-punk des années 80 qu’au post-rock de Chicago des années 90… Avec en plus une petite touche dub ici est là. (Les Disques Bongo Joe / L’Autre Distribution) – écouter
Avec un style qui rassemble tout un tas de vibes tel que l’expérimentale, le stoner, la lounge, sans oublier son côté jazz, Société Étrange est définitivement un coup de cœur. C’est tout un voyage musical. Ce groupe a une formidable capacité à instaurer une atmosphère relaxante qu’il s’amusera à délicieusement distordre pour nous offrir une véritable expérience sonore nous invitant à lâcher prise et à adopter leur tempo si bien mené. Pour vous donner une idée, leur album CHANCE est composé de 6 pistes :
1- La rue principale de Grandrif
2- Nute
3- New York New York
4- Sur la piste de danse
5- A l’intérieur au numéro
6- Futur
Leur son nous invite à un voyage introspectif, presque onirique. Avec leurs percussions rythmant à merveille des distorsions sonore épatantes, ce groupe nous transporte dans des recoins inattendus de notre imagination. Mais si vous savez bien, là où on peut trouver des artistes comme Salvador Dali, Lewis Caroll (Alice au pays des merveilles)… si on veut imager le sentiment que peut provoquer leur musique.
Opposés et complémentaires.
On retrouve des sons très opposés, pourtant complémentaires. Chaque instrument a sa place et dispose de plages d’expression qui finissent par s’entrelacer avec douceur. Leurs percussions offrent une lueur tribale sur la sonorité de certaines musiques.
Grâce à une introduction qui a du swing, on nous entraîne à la poursuite d’un lapin blanc. Ce dernier nous invite à tomber avec Alice dans son terrier sans fin menant au pays des merveilles. C’est un lieu étrange où la matière se tord au rythme de la musique.
Tandis qu’une guitare viendra fendre d’un grave et retentissant grondement le nuage musical des percussions, nous évoluerons vers une jungle de sons plus apaisés avec le titre NUTE. Nous nous retrouvons au milieu d’une course effrénée contre-la-montre, entre une basse et une batterie voulant guider le rythme, pour notre plus grand plaisir dans leur titre FUTUR qui clôt leur album.
Au casque.
Notre recommandation est simple : se munir d’un casque audio pour profiter au maximum de la réverbe car elle offre une subtilité et un corps particulièrement dense à l’ambiance générale, un régal. Ce genre de son peut être apprécié en solo en duo ou lors d’une soirée : un magnifique moyen d’éveiller les sens des invités. Et si en plus vous êtes amateurs de jeux de société ou de rôle c’est votre jour de chance car cet album saura, selon nous, offrir une atmosphère envoûtante.
Vous pouvez les retrouver sur leur bandcamp et sur facebook, leur album CHANCE paraîtra le 4 mars 2022, il est déjà disponible en précommande sur leur site.
L’album de Société Étrange, résonne comme un instantané de notre époque, collapsant avec une partie de l’histoire de la musique.
Avec Chance, dub, krautrock, cold wave, post-punk, psychédélisme, étirent leurs vibrations sur des horizons brumeux où les réverbes tournent à en perdre le fil, laissant les rythmes dériver vers des sphères aux limites indistinctes.
Le trio compose une musique instrumentale aux loops entêtants, downtempo déviant à la lueur vacillante. Dans un minimalisme racé, Société Étrange joue avec les nuances, élargit sa palette avec discrétion mais assurance, plantant la rondeur de ses basses dans des tempos à la martialité presque mécanique, auréolé de sonorités électroniques à la fugacité poétique. Superbe.
The 2020’s have seen a major comeback in artists chasing after that danceable but experimental Downtown NYC 81 sound. Societe Etrange is a gauzy, dubby, slightly motorik revamp of ESG (but more laid back on “La Rue Principale de Grandrif”) and Liquid Liquid (heavy rubbery bass on “Sur La Piste de Danse.”) Their synth sounds are strangely subtle and the best tracks (the closer “Futur”) oozes out of your speakers without announcing itself. Six hypnotic songs (that pitch blend on “Nute” is made for someone’s druggy dreams) that make you listen closely.
Une plaque de vomi bicolore recouvrant un lingot d’or ayant transité par l’Allemagne et les Tropiques. A regarder ce qui s’apparente à l’une des pochettes les plus laides de l’an 2022, c’est la première image qui vienne à propos de « Chance », deuxième album du groupe Société Étrange fraichement publié chez Bongo Joe et qui, en seulement 6 titres, redonne à la transe ses lettres de noblesse en lorgnant plus du côté de CAN que du côté des cracheurs de feu altermondialistes.
Que penser d’une société où les gens pédalent dans des gares pour recharger leurs smartphones ? Et d’une époque où une partie importante de la population refuse préfère mourir que de se faire piquer de peur de se faire inoculer la 5G ? Et que penser de ces esthètes de l’orthographe qui écrivent sans trembler « comme même » ? A toutes ces épineuses questions, le désormais trio de Société Étrange répond, si ce n’est avec du silence, du moins un mutisme éloquent. Des paroles, sur « Chance », il n’y en a pas. Du rythme, du groove blanc, des longues phases d’incantations parfaites pour la morning routine des instragrameurs accros au crack (ça doit bien exister), ça en revanche, c’est un peu le manifesto de ce deuxième album en dix ans d’existence pour un groupe occupé à prendre son temps dans les sous-sols de l’industrie du disque français.
On ne s’étendra pas en longueur sur le « pari esthétique » de la pochette de « Chance » ; le résultat étant peut-être destiné à saloper les bibliothèques Ikea des 1000 audiophiles fans d’anarchisme à la limite du terrorisme. La vérité est à l’intérieur, comme disait Mulder à Scully dans un épisode X de X-Files. La vérité, ce sont donc 6 pistes chamaniques qui rappelle que lorsqu’il est question d’installer des ambiances oscillant entre l’inquiétant et le jouissif, Société Étrange apparaît en première page de l’annuaire. « Allo, j’aimerais la bande-son imaginaire d’un téléfilm allemand qui se passerait dans les égouts avec John Carpenter dans le rôle du plombier ». Aucun problème, voici La Rue Principale de Grandrif. « Bonjour, j’ai besoin en urgence d’une musique d’attente téléphonique pour ma startup spécialisée dans le sacrifice humain ». Qu’à cela ne tienne, il y a New New York. On ne va pas faire toutes les pages comme ça, mais « Chance » est l’un de ces rares albums contemporains réussissant à passer entre les gouttes du médiocre et de l’inaudible pour proposer une update krautrock ambitieuse sur un mid-tempo constant, et sans jamais s’écarter de ce rythme lent-hypnotique où tout semble avancer à la même vitesse ; à la manière d’une ballade dominicale sur l’autoroute avec des zombies de chaque côté de la voiture.
Est-ce du Beak passé au ralenti, ou un hommage à Phantom Band, le projet proto funk dub du batteur Jaki Liebezeit publié en 1980 sur les cendres de CAN ? Un peu des deux, surement, voire pas du tout. Et « Chance » de rappeler qu’avant l’objectif commercial et réputationnel, un groupe dit underground se doit avant toute chose, à l’heure TikTok, de creuser la marge pour en faire sortir discrètement du sang, comme on expulserait du pus d’un bouton.
On ne s’avancera pas trop sur le groupe sanguin d’Antoine Bellini Romain Hervault et Jonathan Grandcollot – les trois larrons derrière ce disque sans faute – mais il coule assez de bizarrerie dans leurs veines pour qu’on ait envie de retourner le monde à l’envers, et que cette étrangeté-là devienne la norme. On s’amusera, au passage, que cet Ovni discal sorte chez les Suisses de Bongo Joe. Comme quoi, on peut venir d’un pays de banquiers adeptes de neutralité, et pourtant oser une radicalité si belle que la majorité des mauvais danseurs français n’y comprendra rien.
Société Étrange // Chance // Bongo Joe
https://societeetrange.bandcamp.com/