Au rythme quasi-frénétique d’un EP par an, Ok dévoile depuis 2011 un répertoire folk concrétisé cette année par la sortie d’un premier album intitulé Shards. Sous ses airs de formation acoustique, le groupe puise ses influences dans le rock, qu’il soit hard ou pop, et dans l’électro. En résultent des compositions rythmiquement élaborées, appuyées par des sonorités synthétiques surprenantes pour ce registre, et renforcées par un jeu de guitare parfois déstructuré à la manière de Sonic Youth. L’ensemble, produit avec efficacité, dégage une impression de minimalisme chère aux White Stripes. Paradoxal par ses compositions, Ok l’est également par la voix de son chanteur ajoutant à Shardsune dimension lyrique. S’il n’est pas question d’opéra-rock inspiré de Queen, la bande gagne davantage en diversité tout en préservant un caractère folk américain. Loin de se disperser maladroitement dans divers registres, Ok développe un univers musical varié, original et accessible.
Faisant appel aux instincts primaires, “Shards”, le premier album de OK, est à la fois un voyage intérieur et une ouverture sur l’autre. « A Night To Switch On », aux mélodies pop, teintées de sonorités hindous, fait penser aux grands succès de David Bowie. Ambitieux, après deux EPs, sortis respectivement en 2011 et 2012, le groupe prend le pari de voir plus grand et de toucher un plus large public. « Shards » est introduit par une guitare électrique style rock 70’s, où l’ on sent leurs influences stoniennes. « Turning On A Dime », entre pop léchée et glam rock sur fond de banjo, rend l’auditeur nostalgique. OK sait surfer sur différents courants musicaux tout en sachant rester lui-même. « Road », à la guitare hachée et vibrante fait parfois penser aux intros d’Angus Young. Truffé de référence et de clin d’œil musicaux, OK réussit le pari fou avec « Shards » de réconcilier tous les amateurs de rock.
A chaque apparition de Ok, soit à l’occasion de deux Eps sortis en amont, on regrettait tout haut qu’il ne prolonge pas le plaisir sur la longueur d’un album. C’est désormais chose faite: après deux succulentes mises en bouche, le quatuor passe enfin le cap d’un premier long format, non sans s’être imposé quelques changements. Le plus évident, l’abandon regrettable du deuxième batteur qui, autrefois ici ou là, amenait force et originalité aux compositions. L’autre, certainement plus volontaire et naturelle, c’est l’ouverture d’esprit grandissante comme la plus grande maturité d’un groupe dont l’osmose est désormais telle qu’elle lui permet d’élargir plus encore ses influences pour finir par ne répondre qu’au simple qualificatif rock. Véritable dictionnaire ouvert de la musique à guitares, ‘Shards’ puise ainsi dans tout ce qui le tente, de l’indie rock (‘Baked In Clay’) au folk (‘The Gardener’) en passant par le heavy (‘Road’), sans jamais donner le tournis ni oublier de soigner cette sacro-sainte cohérence dans laquelle le quatuor finit par tirer sa personnalité. Au dessus des modes et des tendances, les normands couchent simplement leur inspiration, sans se forcer à convaincre. S’il n’est donc pas certain que tout le monde le suive d’un bout à l’autre de cet opus plus classique que pressenti, ou soit réceptif à ses quelques prises de risque (blues sur le titre éponyme, ou electro sur ‘The Frontline’ et ‘A Drunken Text’), Ok ne se fera pas d’ennemi pour autant. A défaut de livrer l’extase attendue, il fait donc de ce ‘Shards’ un album qui ne peut laisser indifférent. Juste récompense pour qui s’offre un peu de liberté.
Avant de jeter une oreille à ” Shards ” le premier album de OK, j’erre par une nuit brumeuse et sans sommeil sur la page Facebook du groupe : OK heavy-folk. ” Heavy-folk ” ? Deux mots aussi incompatibles que ” Variété Indé ” ou ” Rondo Veneziano “. Crétin péremptoire que je suis !
J.’envoie un texto au boss : dsl ok c pamatass 2 t
Me répond : tkt c pagrav
Malgré tout, luttant contre mes démons fascisants, j’écoute”et plusieurs fois encore. Parce qu’il y a beaucoup de belles choses. Ne jamais se fier aux classifications. J.’en use la jaquette à promener le disque avec moi.
Un peu de heavy bien sûr, avec des grosses guitares blues-rock australiennes si tu piges l’astuce Angus : bons vieux riffs à deux-trois accords et mini-solos en guise de liant. Le côté lourd (heavy en anglais).
La voix de Guillaume Magne se pose, calme, éraillée, provocante ou monte très fort et très haut pour emballer la machine. Le monsieur sait très bien chanter, il me fait penser à Roger Daltrey.
Le rapprochement avec les Who ne se limite pas à une similitude de tessiture. ” Turning On a Dime ” flirte carrément avec l’opéra-rock et la nuance est présente sur tout l’album. Un petit côté ” Tommy ” avec des montages alambiqués dans les structures et mélodies. Les choeurs de bonshommes font exploser les refrains.
l’ensemble est super efficace, puissant, entêtant.
ok
J.’accrédite cette piste en emmenant mes filles à l’école. Je fais des expériences, je ne passe pas ma vie à picoler du (Back in)Black Label et fumer des clopes à dix balles ou presque en tapant frénétiquement sur une vieille Underwood ! Je profite de ces trajets pour parfaire leur éducation musicale. Je mets ” Shards ” dans l’autoradio, la petite suce son pouce à l’arrière et s’en fout royalement, la grande me dit que ouais c’est pas mal mais quand même un peu bizarre. Je ne m’inquiète pas, le monde d’une jeune fille de dix ans est, de toute façon, un peu bizarre. Mon histoire devient intéressante quand, en sortant de la voiture, elle se met à fredonner inconsciemment”comme hypnotisée”le thème principal du ” Fantôme De l’Opéra “. (La chanson préférée de mes filles en ce moment, pour te donner un ordre d’idée, c’est celle de la pub Miel Pop.’s avec les abeilles et le vocoder). Elle est sous l’influence d’une force paranormale. Évidemment ! C’est peut-être subliminal mais il y a bien une teinte opéra-rock, dans le placard ! C.’est validé. 1+1=2.
La part folk des ” OK “est plus subtile et spirituelle. C.’est cette reprise gonflée à la testostérone du ” Road ” de Nick Drake. Quiconque oeuvre à la conservation du patrimoine du maître et génie dépressif mérite les honneurs. C.’est cette belle chanson, ” The Gardener ” qui sonne comme du Bowie période Hunky Dory. C.’est ce petit banjo ou assimilé qui ouvre l’album et se promène. C.’est l’intelligence délicate ou la délicatesse intelligente des arrangements et des compositions. C.’est enfin le ciel gris et mélancolique d’un trajet Paris-Rouen sur l’autoroute de l’Ouest. à‡a c’est Folk !
Les honneurs encore, et ça, ce n’est pas du tout heavy-folk, pour l’inventivité bruitiste du très bon ” The Frontline ” ou de l’étrange et terrible ” A Drunken Text “. Plus tu avances dans l’album, plus l’expérimental s’installe. à‡a ce fait progressivement, sans que tu l’entendes, discrètement. Tu finis complètement perché avec les machines et le saxo déjanto-bahaussien du dernier titre (dont je n’arrive pas à lire le nom sur la jaquette puisqu’elle est usée j’te rappelle). Si les OK sont quatre aujourd’hui dans une formule rock.’n’rollienne classique, dans une autre vie, ils ne furent que trois, un guitariste-chanteur et deux batteurs (dont un multi-instrumentiste type Bobby Nastanovitch de Pavement, étalon-or de la profession), laissant la part belle à l’expérience sonore. Ils semblent ne pas l’avoir oublié.
Alors si comme moi tu es un peu allergique au heavy, dis-toi que c’est vraiment ici à petites doses et drôlement bien fichu. Prends ça pour de la mithridatisation au cas où un jour tu te fasses coincer dans un ascenseur avec un fan de AC/DC et son ghetto blaster. Tu seras prêt.
Shards, c’est bien plus que du heavy-folk, c’est très riche, (un peu trop parfois), très musical, très distingué.
Shards c’est OK !
Wet, 2e enregistrement studio pour ce trio atypique composé d’un guitariste chanteur et de deux batteurs. Parmi les deux batteurs, un nom connu, Piazza, Jérémie, qui n’est autre que le neveu de Roberto, alias Little Bob, avec qui il a joué au sein du groupe Little Bob et Little Bob Blues Bastards, le projet 100% Blues de Roberto. Les deux sont aussi des musiciens chevronnés, puisque Guillaume Magne a joué dans plusieurs formations dont L-Dopa, déjà chroniqué dans nos pages. Idem pour Sebastien brun, batteur et clavier de Hollywood mon amour, Linnake, Batlik…
Au sein de Ok, le trio s’amuse, expérimente, construit, déconstruit, triture, tricote… Partant d’une base folk rock épuré, il y intégre un dimension rock’n’roll, empruntant alors tout azimut, du coté de Chokebore, Sloy, Pavement, Sonic Youth, I love UFO, Neil Young, Band of Horses, White Stripes, Beck ou encore Liars, avec qui ils partagent un gout certain pour le psychédélisme...
A peine 5 titres sur ce CD, à peine assez pour se faire une idée definitive pour les orientations musicales du trio, mais suffisamment pour ressentir l’atmosphere électrique terriblement tendu dégagée par chaque titre et même le sens aigue de la mélodie dissimulée parfois sous les rythmes erratiques des deux batteries.
Une tres bonne note pour l’énergie dégagée et l’intensité grandissante titre apres titre, jusqu’à son sommet (To-know). Un tout petit bémol pour le manque d’originalité peut-être. Mais c’est un peu le cas pour chaque groupe aujourd’hui depuis une décennie au moins.
On va donc juste attendre l’arrivée d’un LP pour avoir un avis définitif sur la chose ! En attendant, je soupçonne qu’il serait de tres bon ton d’aller voir le groupe sur scène pour confirmer les bonnes ondes dégagées par Wet.
Personne ne pourra un jour affirmer que Carton records n’a jamais rien fait pour développer son catalogue au delà de toute une mouvance free jazz actuelle, fantastiquement moderne et toujours innovante – mouvance fortement appréciée par ici. Carton se contenterait de produire des formations aussi passionnantes et inventives que les Lunatic Toys et IRèNE que l’on y verrait aucun inconvénient et rien à redire mais, positivement, le label mené par Sebastien Brun a également choisi de farfouiller ailleurs et peut déjà s’enorgueillir d’avoir publié les disques de Gilles Poizat ou de OK. Le trio est justement de retour avec un second EP, toujours chez Carton records, et il s’intitule Wet.
Le premier EP sans titre d’OK avait d’abord créé la surprise avant de susciter l’adhésion. Wet ne change pas réellement la donne mais, si on peut dire, améliore encore la formule du groupe mené par Guillaume Magne (chant, guitare et compositions) soutenu par deux batteurs complémentaires. OK joue à la fois une musique très pop c'est-à-dire une musique directe, qui donne le sentiment d’être de maintenant et une musique aux atours expérimentaux qui ne l’empêchent jamais de tourner dans le bon sens. Par bon sens on entend celui décidé par ce chanteur/guitariste aux idées toujours piquantes. Ainsi les cinq compositions présentes sur Wet répondent toutes à deux critères – assez larges malgré tout – qui sont immédiateté et étrangeté. D’apparence tout est simple chez OK mais en même temps tout est bizarre. Rien n’est facile mais rien n’est insipide. Rien n’est bêtement primesautier et tout est généreusement exigeant. Et quand l’émotion s’en mêle (The Right Way et Your Third Strike), OK développe une idée de la beauté aussi intrigante que prenante.
Wet présente en outre l’avantage d’avoir été enregistré dans de meilleures conditions techniques que son prédécesseur bien plus lo-fi et la qualité de la production s’en ressent d’autant, largement plus dynamique et soulignée. Particulièrement on goûte davantage au travail de la guitare (avec un vrai beau son), aux manipulations de clavier effectuées par l’un des deux batteurs et au travail sur les voix. On savoure une fois de plus le talent d’écriture de Guillaume Magne, ses lignes de chant décalées et sa voix nasale, son éclectisme et après tout un groupe qui ose mettre une vache – le plus bel animal du monde soit dit en passant – en illustration de son disque est forcément une groupe qui attire l’attention.
un groupe, OK, un ep, "wet", et 5 titres qui ne vous quittent plus après les avoir écoutés...
Seulement 5 titres cette fois ci, c'est vrai, mais il arrive que 5 chansons vraiment habitées vous emmènent bien plus loin qu'un album complaisant (et... il y en a quelques uns)...
OK est un trio, et un trio étonnant, puisque composé d'un guitariste-chanteur et de... 2 batteurs... si, si, 2 batteurs pour de vrai (même si sur WET Seb Brun & Jérémie Piazza, les 2 cogneurs tâtent aussi de la basse, du clavier ou de la cornemuse...).
Et donc, forcément, qui dit 2 batteurs, dit 2 batteries, l'une électrique, et l'autre... animale (c'est OK qui le dit)...
Cette rythmique touffue soutien à merveille la guitare de Guillaume Magne, qu'il s'agisse d'arpège déjantés ("Hollywood", "Your third Strike") ou de riffs tordu à la Sonic Youth ("To Know") ou très 90's ("Wet", ou la
ballade "The Right Way"), et la voix est totalement hypnotique, comme sur l'incantatoire "Your third Strike", trip shamanique électrique.
Les 5 chansons de ce WET nous font voyager du Folk à une pop lo-fi très sub pop 90, en passant par un rock garage franchement velu...
Le mélange des 2 batteries, électro et acoustique est une vraie trouvaille, les guitares sont brutes, et les arrangements pas trop chargés (même la cornemuse passe en souplesse, c'est dire), bref, OK a un son.
Un son et un univers dans lequel on ne demande qu'à rester, encore un peu plus longtemps... vivement l'album !!!
Régalez-vous...
A l’écoute d’OK, on vit une sensation double : d’un côté la certitude de tomber sur un trio maniant tous les arcanes de la bonne mélodie pop-rock ; de l’autre le sentiment tenace et troublant d’avoir une vision décalée de ce qui semble couler de source. Il faut dire que le trio comporte 2 batteurs, le troisième larron étant dévolu au chant et à la guitare. La rythmique chaotique parfois bruitiste serait-elle la seule raison de ce trouble ? Pas si sûr car si cette jdouble batterie donne la marque de fabrique du groupe, OK choisît d’autres voies d’arrangements parasites par rapport à l’évidence des mélodies. Comme ce son de cornemuse persistant sur l’ouverture de l’EP, un Wet à l’énergie par ailleurs revigorante. Comme ces structures hachées qui font passer sans transition de la pastoralité folk d’un Nick Drake à un rock concassé aux accents industriels (Hollywood, Your Third Strike). Même le plus classic rock To Know (Pearl Jam n’est pas loin) a ce je ne-sais quoi de folie pour devenir d’un coup hautement fréquentable. La voix même de Guillaume Magne, laissant poindre volontiers ses propres fêlures, participe à l’ambivalence du disque. Deuxième EP du trio et deuxième claque ; en 2012, le rock peut encore se montrer inventif. (4.0) Denis Zorgniotti
Carton records / Mars 2012
La voix nasillarde de hippie limite psyché folk, la guitare en bandoulière… sauf que derrière les deux batteries ne laissent pas de répit à l’inventivité de ce trio rock à rôles inversés : pop sauvage, émotions brutes et jeu hors piste.
Autre son à écouter sans modération : OK Wet. ça ressemble à Gorillaz mais c’est pas ça. On se pose sur un canap. La fenêtre entrouverte et on écoute Hollywood en boucle. Road trip version musique. Cheveux au vent on ferme les yeux et on a embarqué avec eux. Allez écoutez vous allez aimer…
Ils s’étaient fait connaître en enregistrant leur premier maxi en seulement trois jours sur un tout petit 4 pistes à cassette, les revoilà avec un nouveau maxi tout aussi urgent et tout aussi déstabilisant, une rondelle dans laquelle les trois garçons adeptes de la musique sans concession laissent libre cours à ce qu’ils taxent souvent de drums pop symétrique, un genre que l’on n’est pas encore parvenu au mieux à expliquer sur le papier. Guillaume Magne au chant et aux guitares, Sébastien Brun à la batterie et aux claviers et Jérémie Piazza à la batterie animale et aux percussions ont ainsi fait le pari de taper sur tout ce qui leur passait à portée de main, mais c’est sur un ton qui va de la pop au rock qu’ils le font, et plutôt bien en plus, laissant à l’occasion les cornemuses s’installer sur une galette qui passe de la violence à la délicatesse et réciproquement sans vraiment crier gare. Des breaks en veux-tu en voilà, des passages en mid-tempo du plus bel effet, des percussions roots plutôt bien senties, OK ne se pose pas de question inutile quand il est question de mettre des sentiments dans ses chansons et c’est avec de belles choses comme « Wet », « The Right Way » ou encore « To Know » que le trio passe des harmonies aux dissonances avec une habilité fort attachante. On saluera en plus de la musique la présentation séduisante et économique d’un digisleeve en carton brut qui donne un cachet confidentiel et original à un ouvrage qui devient la première sortie d’un jeune label, Carton Records, qui trouve du même coup un slogan efficace : « Des disques en carton, une musique en béton ». Dans le cas précis de OK, il n’y a absolument pas tromperie sur la marchandise, c’est certain.
Wet, 2e enregistrement studio pour ce trio atypique composé d’un guitariste chanteur et de deux batteurs. Parmi les deux batteurs, un nom connu, Piazza, Jérémie, qui n’est autre que le neveu de Roberto, alias Little Bob, avec qui il a joué au sein du groupe Little Bob et Little Bob Blues Bastards, le projet 100% Blues de Roberto. Les deux sont aussi des musiciens chevronnés, puisque Guillaume Magne a joué dans plusieurs formations dont L-Dopa, déjà chroniqué dans nos pages. Idem pour Sebastien brun, batteur et clavier de Hollywood mon amour, Linnake, Batlik…
Au sein de Ok, le trio s’amuse, expérimente, construit, déconstruit, triture, tricote… Partant d’une base folk rock épuré, il y intégre un dimension rock’n’roll, empruntant alors tout azimut, du coté de Chokebore, Sloy, Pavement, Sonic Youth, I love UFO, Neil Young, Band of Horses, White Stripes, Beck ou encore Liars, avec qui ils partagent un gout certain pour le psychédélisme...
A peine 5 titres sur ce CD, à peine assez pour se faire une idée definitive pour les orientations musicales du trio, mais suffisamment pour ressentir l’atmosphere électrique terriblement tendu dégagée par chaque titre et même le sens aigue de la mélodie dissimulée parfois sous les rythmes erratiques des deux batteries.
Une tres bonne note pour l’énergie dégagée et l’intensité grandissante titre apres titre, jusqu’à son sommet (To-know). Un tout petit bémol pour le manque d’originalité peut-être. Mais c’est un peu le cas pour chaque groupe aujourd’hui depuis une décennie au moins.
On va donc juste attendre l’arrivée d’un LP pour avoir un avis définitif sur la chose ! En attendant, je soupçonne qu’il serait de tres bon ton d’aller voir le groupe sur scène pour confirmer les bonnes ondes dégagées par Wet.
Il y a un an, quand Ok sortait son premier Ep, on voyait illico en lui un groupe capable de faire remonter brillamment à la surface de multiples influences nineties, idéales pour qu’il entre dans la ronde du revival actuel. Mais qui dit “revival” ne dit pas forcément “redite”. “Wet”, le nouvel aperçu de ce dont Ok est capable, l’illustre une nouvelle fois magnifiquement tant il transforme les probabilités émises autrefois en certitudes, et nous fait plus encore regretter l’absence totale d’un premier album qui se fait décidément attendre. D’autant qu’il ne fait aucun doute que Guillaume Magne et ses comparses possèdent le potentiel pour aligner une dizaine de compositions aussi intéressantes que celles qu’il a immortalisé jusque-là. Du coup, il faudra encore se contenter de ces cinq titres, les écouter en boucle, se laisser chaque fois impressionner par ce répertoire original et accessible. La preuve avec “Wet” qui ouvre les hostilités en mêlant une cornemuse à son indie pop brute et aride avec la même habileté qu’un Smart Went Crazy qui, à la grande époque Dischord (référence récurente…), préférait l’enrober de son violoncelle. “Hollywood” lui emboite alors le pas, mettant plus volontiers la rythmique à l’honneur en exploitant au maximum les possibilités offertes par deux batteurs livrant avec eux toute l’intensité du titre, des breaks d’une efficacité redoutable, sans jamais faire de l’ombre à la mélodie, toujours maitresse du dernier mot. Signe de sa maturité, Ok ne fait pas de sa particularité rythmique un recours systématique, comme en attestent “Right Away” et “Your Third Strike”, deux balades minimales au beau milieu d’un maxi qui trouve en “To Know” un final moins marquant mais parfait condensé de ce dont le groupe est capable. Il est maintenant grand temps de passer au stade supérieur.
S’ils ne venaient pas de France et n’étaient pas signés sur un label confidentiel (Carton Records), le trio OK ferait à coup sûr un petit carton auprès des amateurs de rock indé et des lecteurs assidus de Pitchfork. Mais l’histoire peut parfois être cruelle et il est fort probable que ce groupe atypique reste seulement confiné à un cercle d’initiés qui savent apprécier une musique qui sait s’affranchir de toute étiquette et de toute frontière. Derrière ce nom à la con (mais en même temps, qui y avait pensé auparavant?) se cache un trio de musiciens ayant joué dans plusieurs groupes pop/rock. L’originalité vient tout d’abord de la formation en soit puisqu’elle comporte un chanteur/guitariste/bidouilleur et de deux batteurs. Originalité renforcée par le fait que les deux batteries jouent des lignes différentes, d’où une rythmique quasi-tribale et complexe. Impression renforcée par un son et une production très brute et rêche (le premier EP du groupe a été enregistré sur un 4 pistes K7), à la limite du lo-fi qui tranche nettement avec la clarté des mélodies imparables, à la limite de la pop que le groupe s’amuse à déconstruire par des expérimentations bruitistes. Le titre en écoute ici (Hollywood) en est un exemple parfait : une guitare acoustique soutenus par une rythmique branlante, un refrain superbe et des bizzareries sonores. Le groupe m’avait déjà impressionné avec son premier EP, ce 5-titres confirme (et plus encore) la singularité de cette formation à surveiller de très près qui sortira son deuxième EP “Wet” le 18 mars sur Carton Records (et avec une date à l’International le même soir). Espérons que le future ne me donne pas raison sur le succès de OK.
Aujourd’hui, après bien des années d’une relation brûlante avec la musique, on a un peu l’impression d’avoir tout entendu. Les nouvelles mélodies sont comme un jus tiède et sans piment. Même si certains morceaux nous étonnent, et d’autres séduisent au premier instant, c’est comme si nous aimions la musique mais ne l’entendions plus. Et puis un matin, au détour d’une pochette cartonnée, trouvée dans sa boite aux lettres, se produit le mystère d’une première fois. La routine de l’écoute explose et l’on reste ahuri devant une suite de notes arrangées pour former une chanson. On écoute WET, le second EP du groupe OK. A paraître au mois de mars sous le label CARTON. Une musique loin des tendances et des collections de prêts à écouter. Comme nous le fait ressentir d’emblée le premier titre WET, emmené par le son d’une cornemuse. L’EP se singularise ainsi par sa richesse instrumentale : batterie "électrique" et batterie "animale", guitares acoustiques, guitares électriques, casiotone, percussions... Et puis il y a cette voix. Douloureuse. Sombre. Aigüe. Quelque part entre Thom Yorke et Nina Simone. Sans que cela ne ressemble à une perte.
En cinq chansons, OK nous propose une musique d’une densité incroyable. Une musique de la terre, parfois ethnique, foncièrement rock n roll et ne dénigrant pas des aspirations pop. La douceur et la souffrance mêlées avec une étonnante simplicité. On n’en a pas terminé avec les battements du cœur.
Le groupe du mois a probablement l’accroche la plus cool qu’on ait aperçu par ici. A la question “Pourquoi ton groupe devrait-il être le groupe du mois ?”, OK répond “Parce que ça défonce peinard ».
Ils font ce qu’on pourrait appeler de la Frolck tellement rock et folk s’imbriquent par moment*. Par exemple, OK a enregistré 3 versions de chaque chanson :
- Guitare sèche trancool, folk à donf;
- Guitare électrique qui pique, rock classique;
- Formation deux batteurs plus un grateux nerveux, frolck qui défonce peinard.
Ca donne parfois du déjà entendu, du rassurant, du (presque) convenu. Et bizarrement, à un moment, ça ne rassure plus, limite ça perturbe. Sans qu’on sache trop pourquoi d’ailleurs.
Le groupe avait un avantage sur les autres groupes de la sélection : 3 membres du jury l’avaient vu en concert. Mais sur les 15 membres du jury, 7 ont spontanément voté pour OK, 5 autres se sont rangés au choix très très rapidement et seul trois jurés se sont résignés.
Bref, un groupe du mois particulier :
- Un groupe dont le premier EP vient de sortir chez Carton.
- Un groupe qui te berce avec des mélodies rassurantes avant de t’asséner un gros coup de double batteries en pleine tronche.
- Un groupe qui mérite d’émerger. Pour pouvoir défoncer peinard à grande échelle.
OK est un trio qui nous arrive du rock avec des envies de changements. D'où cet Ep signé chez les indés de Carton (c'est le nom du label, hein !) qui vise des formats plus pop avec cette idée magnifique de coller à la voix et la gratte, non pas une batterie, mais bien deux ! Du coup, c'est chanson et groove à tous les étages. Superbe comme du Deerhoof, sans les art(y)facts expérimentaux parfois chiatiques. C'est mieux en fait !
Directe et explosive, la musique des OK enfonce quelques barrières, reprenant les choses avant même qu'elles aient véritablement commencé. Ça bouffe, crache et pète le feu.
Et le côté D.I.Y. de l'affaire, cinq titres enregistrés sur un quatre pistes à cassette tout de même - oui voilà... comme un vieux Beatles ! - renforce l'énergie globale du projet. Une énergie qu'il fera bon tester sur scène, ok ?
La série « Bâton », elle, va droit au rock. Sa première livraison, OK, plaira aux amateurs des Who ou du Velvet Underground. Ce trio composé du chanteur et guitariste Guillaume Magne et des deux batteurs Sébastien Brun et Jérémie Piazza, nous emmène sur les routes sinueuses des grands espaces américains. Dans une sorte de brouillard sonore qui évoque Beck, la musique hésite sans cesse entre un folk fragile et les effusions bancales des deux batteries qui faussent les pistes du binaire.
Dans le catalogue de l'épatant label parisien Carton, le trio O K et sa configuration atypique (un chanteur guitariste + deux batteries) ne défendent pas seulement l'idée d'un rock joueur, turbulent et aventureux. Il nous ont aussi permis de découvrir un songwriter d'envergure en la personne de Guillaume Magne, dont l'écriture formidablement inventive ferait sans doute les choux gras de la presse musicale si elle venait de, au hasard, Brooklyn. La preuve par quatre avec cette levée de démos en solitaire – dont le somptueux inédit Your Third Strike –, enregistrées dans l'esprit de la Session Absolue : sur un magnétophone 4-pistes à cassette, au vif de l'instant et dans le plaisir cru de donner naissance à de l'inouï.
« Ok, le trio de Guillaume Magne, guitariste, chanteur, compositeur surdoué d’à peine 25 ans, ma dernière découverte choc. Un power trio à deux batteries pour des chansons rock-folk-hippie électriques en anglais, entre Nick Drake défoncé et Dinosaur Jr. avec la pêche. Jouissif! A découvrir sur scène d’urgence. »