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emilie škrijelj & tom malmendier | tropism @ pointbreak (fr)

On les avait laissés avec Les Marquises, des Carottes dans les cheveux. Leur musique était pleine d’îlots rêveurs, de nervures inconsolables et de textures accortes. Emilie Škrijelj et Tom Malmendier prolongent le continuum, continuent de creuser le sillon et gravent un nouveau disque. Ça s’appelle Tropism et ça sort sur Carton Records.

Un carton, on leur souhaite avec le cœur. Tropisme, au compteur, le duo ne change pas le moteur. Et s’aguerrit un peu plus encore. Emilie Škrijelj n’a toujours pas rechaussé son accordéon, pas le propos ici. Malmendier reste au fûts et scratche un timing de cadre face à la turntable d’Emilie. L’interplay est toujours aussi parfait (pour les coulisses, consultez le numéro de Gala spécial musique improvisée). Parfait mais encore plus deep dans ses capacités d’inventions, de manier l’humour comme d’autres manient le bâton. Pour faire avancer les choses. Dans le bruit blanc comme dans les peintures de paysages, dans les assauts cartoon comme dans les déclarations trop rapides pour être tout à fait comprises. Laissant là votre oreille se paumer entre le beau et l’intime malicieux. Patoko Mata est de cette trempe. Les deux autres plages travaillant encore ailleurs, têtues sans être écervelées, toutes entières occupées à ciseler cette musique et ses abstractions concrètes, électroniques, frappées, évocatrices, radicales et furieusement imagées.

louis laurain | pulses, pipes, patterns @ take effect (us)

Carton/Insub, 2021

8/10

A trumpet wizard, improviser and composer with a very innovative mind, even though Louis Laurain uses trumpets on this very unusual effort, you’d hardly even realize brass is involved as white noise, air sounds, vibrating metal, and nature, among others, are part of the inimitable formula.

“Franzform” starts the listen with what sounds like a helicopter as this percussive effect emanates from a pair of trumpets used like a stereo PA, effectively setting the tone for the record, and “Rhypnoptic” follows with a polyrhythmic pattern built from a sequence on the values amid feedback on the mixer.

Halfway through, “Satellites For Nawel” manipulates feedback from inside the instrument, as well as copper leaves on the bell, for a very distinct form of distortion, while the title track gets ominous, where the improvisation with an open window allows the sounds of birds, a tractor and even kids alongside the skittering, unclassifiable electronics. “90’s” exits the listen and might the most exploratory track, as the trumpet is transformed into a percussion instrument in Laurain’s very creative approach that involves a loop inside a mixer and valves altering the pitch to make a provisional drum pad.

An extremely original outing, Laurain has a history with jazz, electro-acoustics, visual and performance arts and experimental sounds, and he brings all those facets to a truly fascinating listening experience here.

rifo | betel @ take effect (us)

Carton/Coax, 2021

8/10

A highly unusual effort by the artistic and atypical JF Riffaud, the French musician brings his training as a visual artist and many years frequenting jazz clubs to this electric guitar and synthesizer fueled effort that unfolds with an abstract vision.

“Leaf” starts the listen with 9+ minutes of fascinating repetition that leaves it unclear as to what type of instrument is being utilized in a percussive sort of fashion, and “Nut” follows with a mysterious ambience of almost spacey sounds.

The middle spot is occupied by the firm, mesmerizing “Paan”, which also showcases complicated guitar playing in a very raw delivery, while “Teeth” plucks and wanders in meticulous, even perplexing ways. “Smile” exits the listen, and does so with a bare but impactful sequence of light keys.

A listen that’s influenced by names like Tony Conrad, Morton Subotnik and Sunny Ade, Riffaud manipulates sound in intimate, exploratory and often unconventional patterns that provide much insight into his creative prowess.

trojan panda | peau @ freistil (au)

Da strahlen sie durch, die Held*innen der Jahrtausendwende, wie US Maple, Gastr De Sol, Cheer Accident, Yona Kit und wie sie alle geheißen haben. Verschrobener repetetiver Noise Rock, dicht, mit aufgelösten Songstruk-turen, wird auf diesem Instrumental-Album mit enormer Spielfreude ausgiebig und erfrischend gefeiert. Mit viel Raum für Komposition und Improvisation. Es gibt natürlich auch hier eine Cover-version (J.S. Bach), welche sich nahtlos in das Soundgeschehen einwebt. Das Album wirkt tatsächlich wie eine kleine Zeitreise zurück, und da kommen sie, die Erinnerungen, und das sind durchaus gute. Trojan Panda ist ein Quintet aus Frankreich rund um Jozef Dumoulin. Nur haben hier Bernado, Dupleix, Dumoulin, Pontvianne und Mayot ihre herkömmlichen Instrumente (Saxofon, Klavier und Bass) sozusagen über Bord geschmissen und sich in etwas komplett Neuem versucht. Mit drei Gitarren, Bass und Drums erschaffen sie in rund 50 Minuten eines dieser Meisterwerke, bei denen es nie aufhört, etwas Neues zu entdecken! (mr. ri)

rifo | betel @ revue et corrigée (fr)

Dans notre numéro de juin paraît la chronique d'un des projets de Jean-François Riffaud en groupe, Abacaxi (en compagnie de Vincent Desprez) sur le label Carton records. Le guitariste propose sur le même label son projet solo Rifo. Un disque de guitare que l'on peut croire à plat, et pourtant énormément de sonorités à travers moultes pédales d'effets semblent si verticales. De la résonance, de l'extension d'un blues étriqué, qu'il va bien falloir maltraiter évidemment. De la boucle rêche, des cordes pincées et tirées au plus près du manche, vibrées à ne plus en pouvoir, asséchées jusqu'à plus soif, répétées et décalées. Les graves sont multicolores et extatiques. Le souffle de l'ampli est là, comme sur un enregistrement cassette du plus bel effet. Ça gratte sévère, ça croustille à souhait, ça joue comme ça vient, ça respire comme ça peut, il ne reste plus beaucoup d'espace et pourtant le minimal est de mise. SuffisamMent singulier, le jeu se paie la reverb dans un combat homme/machine mais étonnement jamais noise. Et finit en blues proche de John Fahey. Classe.

boris boublil : mù | the basement @ le grigri (fr)

Au Grigri, on aime les mélanges insolites, les assemblages hétéroclites, les petites folies composites, qui commencent par nous surprendre avant de devenir parfaitement logiques. C’est le cas de cet arrangement du poème « Sensation », classique parmi les classiques écrit par Arthur Rimbaud, qui vient réunir le guitariste et producteur britannique John Parish, le compositeur multi-instrumentiste Boris Boublil et le comédien Philippe Torreton. Un hommage somptueux, teinté d’une noirceur mélancolique et enfantine, qui se dévoile en exclusivité sur nos ondes en attendant la sortie de l’EP The Basement le 18 juin.

Il existe une flopée d’artistes qui se sont déjà attaqués à la réécriture des poèmes de Rimbaud. Mais face à un poète aussi musical, provocateur et insaisissable, il n’y a généralement pas 15.000 options : on réussit (Léo Ferré), on délire (John Zorn) ou on se vautre (Jean-Louis Aubert). Boris Boublil, lui, il fait sensation. Il prend le poème et il l’étire, il en extrait l’atmosphère et la déploie avec une simplicité désarmante. On dit souvent que les bonnes interprétations sont celles qui nous font oublier l’œuvre d’origine. Il y a quelque chose de cet ordre dans cette version de « Sensation » : Boublil semble redonner quelque chose qui manquait au poème, une texture ou une ambiance, qui nous fait relire le texte sous un nouveau jour, plus onirique, plus mystérieux, plus mélancolique peut-être.

Peut-être le confinement a-t-il fait sa part dans cette relecture de cet appel à aller batifoler dans les grands espaces. Après des mois à s’enraciner dans nos canapés, la perspective d’aller mouiller nos fesses dans la rosée, de retrouver cette « sensation » de la nature dont nous parle Rimbaud, nous semblait comme un lointain et sublime mirage. Ce confinement, il a aussi profondément changé la nature du projet d’origine. Conduit par le membre du Surnatural Orchestra, du Sacre du Tympan et de Blind Seats, le projet baptisé Mù devait être la réunion de 9 musiciens de classe internationale : Csaba Palotaï, Jesse Vernon, Morgane Carnet, Robin Fincker, Antoine Berjeaut, Sacha Toorop, Théo Girard et John Parish.

Boublil semble redonner quelque chose qui manquait au poème, une texture ou une ambiance, qui nous fait relire le texte sous un nouveau jour, plus onirique, plus mystérieux, plus mélancolique peut-être.

Finalement, l’album The Basement a été enregistré en solitaire par ce touche-à-tout poly-instrumentiste qu’est Boris Boublil. John Parish – producteur et musicien britannique, qui a joué notamment aux côtés de PJ Harvey ou Eels et avait déjà opéré avec Boublil sur une création autour des textes de Raymond Carver (Playing Carver) – est quant à lui venu ajouter sa guitare vaporeuse, et le comédien Philippe Torreton sa voix ténébreuse. Il en résulte un titre simple, sans grande prétention, mais qui contient tout ce qu’il doit être : une atmosphère légèrement garage-rock, doucement grinçante, subtilement vaporeuse, en résonnance avec l’ADN de ce bel EP.

The Basement sortira le 18 juin chez Carton Records et on nous dit dans l’oreillette que les retrouvailles tant attendues de Mù au grand complet auront lieu le 26 mars 2022 à la Carène de Brest.

trojan panda | peau @ loop (cl)

At the end of 2016 Jozef Dumoulin brought together five musicians from the Paris scene consisting in Sophie Bernado on guitar, Léo Duppleix, guitar, Jozef Dumoulin, guitar, Julien Pontvianne on bass and Hugues Mayot on drums, with the idea of combining music post-seventies alternative guitar rock, experimental rock, improvised music and jazz.

In the summer of 2017, they held their first performances, including one of them at the prestigious Jazz Festival Middelheim in Antwerp, Belgium. Then they tended to make improvised pieces and in 2019 they recorded some of them, in addition to recorded live compositions in the Jazz Middelheim and a series of improvised tracks that shaped "Peau".

"Sylvie Coiffure" unveil guitar riffs that remind us of Joy Division which are out of tune, and conjure-up snippets of Echoe and the Bunnymen, among others. "Karolientje in Haar Blootje" in a more experimental vein has jazz shades. "Joie de Vivre" offers a few repetitive chords and guitar experimentation, as if they were pulling them.

"Animal" closes this album with a peaceful track containing random drums and melancholic chords from several guitars.

Trojan Panda performs a rich combination of post-punk and experimentation.

Guillermo Escudero

May 2021

gilles poizat | champignon flamme @ libération (fr)

«Champignon flamme», trip en trompette

Jacques Denis

Dans un album tout en modulations, le trompettiste Gilles Poizat entremêle souffle physique et synthé modulaire dans une recherche singulière d'interactions des sons.

Voilà un court disque, même pas vingt-cinq minutes en six titres qui, tout en synthétisant un long parcours dans le monde de la musique, en ouvrent délicatement de larges horizons. Gilles Poizat, la cinquantaine déjà passée, balade sa trompette depuis déjà plus de trente ans au gré de rencontres et de désirs, entre Lyon, sa cité natale, et Chicago, phare de tout expérimentateur, et entre Arles, où on le découvrit voici un quart de siècle, et Conakry, où il fut au début de l'aventure du prodigieux koriste Ba Cissoko. Et puis il y eut Mazalda, une aventure collective au début des années 2000 qui aura pour conséquence de le faire devenir musicien à plein régime. Le trompettiste abandonne alors son job à mi-temps de chercheur en écologie en Camargue pour s'adonner à l'exploration des sons. Il en résultera une écologie sonore qui trouve sa parfaite résolution dans ce Champignon Flamme, qui rappelle que l'économie de moyens est source aussi, souvent, d'innovations.

Laborantin. Rien de flamboyant ici, tout se joue en modulations de fréquences et heureux parasitages. Façonné au dé- part pour être le support d'une chorégraphie, cet objet aux formes aléatoires amplifie certains mouvements entraperçus dans son précédent album, Horse in the House, ces interludes sans un mot, juste mus par l'élan des vibrations. «Benjamin Coyle m'a proposé de faire la musique de la Séance, une pièce qui allait explorer les relations avec l'invisible, la mémoire, les morts. Il m'avait fait cette proposition après m'avoir vu chanter et il voulait qu'il y ait des chansons. Mais il m'a laissé proposer des ambiances électroniques, pour finalement recentrer sur des chansons jouées en direct avec une guitare.» Ce sont donc certaines de ses improvisations, non gardées, qu'il nous livre ici, dans un minimalisme empreint de tant de traces qu'il en occupe doucement tout l'espace. Le processus de création ayant duré plus de deux ans, Gilles Poizat aura tenté des pistes, creusé des sonorités, un travail de laborantin dont témoigne ce singulier solo. Le souffle de la trompette s'y mêle aux sons générés par un dispositif in- teractif du synthé modulaire qui se déploie au hasard, imprimant dans l'ADN du projet une forme de surprise immanente, et tout autant une suspension du temps. «Le travail avec le synthétiseur modulaire a aiguisé mon rapport au son.

Quand on joue d'un instrument qui demande un engagement physique, le son produit n'est pas le seul critère qui nous guide, il y a aussi les sensations corporelles, l'énergie qu'on y met.» Nomade. La musique y résonne comme en écho au livre Au bonheur des morts de Vinciane Despret : «La philosophe y parle de ce qui enchante le monde. Accueillir ce qui nous est inconnu, donner de l'attention, de l'amour et du soin à ce qui nous entoure et nous constitue génère de la vie joyeuse.» Mille détails habitent cette bande-son, d'étranges climats qui ne sont pas sans rappeler les délicats entrelacs d'un Jon Hassell, ou les méditatives escapades d'un Don Cherry lorsqu'il enfourchait sa trompette nomade. Il y a là pareil sens de la phrase, libérée de toute emphase, un étirement du son qui remet en perspectives l'idée de temps, un défilement sphérique dont les fragiles escarpements constituent d'aussi fragiles que sûrs défis aux lois de la verticalité harmonique. Gilles Poizat cite aussi le duo Kaumwald, qui improvise au synthé modulaire, et le sorcier Miles Davis quand il s'élança sur les pentes électriques.

louis laurain | pulses, pipes, patterns @ à découvrir absolument (fr)

L’idée même d’écouter un album entier autour de la trompette, me laissait dans le même enthousiasme que développerait un téléspectateur de C8 à qui on offrirait l’intégrale des films d’Eric Rohmer. Ce n’est pas que je déteste l’instrument, mais j’ai souvent du mal à me passionner pour les disques autour d’un instrument. Avec Louis Laurain, la notion d’autour prend là un sens nouveau. Si l’idée de souffler dans celui-ci est toujours là (c’est d’ailleurs l’utilité même de l’instrument, souffler dedans pour produire un son), pour cet album, Louis Laurain a préféré l’expérimentation avec un dispositif électro-acoustique développé depuis 2016. La trompette pourra être un instrument de percussion ou pourra être comme disséquée (Rhypnotic) laissant le rôle principal au mécanisme. Le vent semblera presque absent de ces cinq morceaux, ou sous forme d’un souffle numérique, passant de la vibration de l’air à celle moins direct via les méandres d’une moulinette l’électronique. Si le concept est intéressant, il pourra trouver ses limites entre autres sur « Satellites For Nawel » qui ne fera pas comme « Pulse, Pipes, Patterns » chanter les oiseaux, mais plutôt aboyer mon chien, pas vraiment ouvert (comme moi d’ailleurs) à la stridence presque insoutenable, fruit d’un dispositif comprenant deux trompettes, un micro et..... une feuille de cuivre. « Pulses, Pipes, Patterns » est une expérience sonore, nous faisant découvrir un instrument autrement. Alors si la trompette vous est familière, offrez-vous un regard neuf sur celle-ci avec cette étude particulière de l’objet.

julien boudart | nome polycephale @ take effect (us)

9/10

A veteran in the area of electronic music, Julien Boudart brings his skills in Serge Modular synthesizer, field recordings and nonlinear speakers to this highly creative listen that balances bareness with busy textures.

After the 30 second opener, “Ankrousis”, leads the listen with lone bell, “Gorgo” follows with ominous, innovative electronic sounds that resembles snakes slithering in another dimension, effectively intriguing us.

Things only get more unusual from here, including the dark rumbling of “Lambikon”, where sci-fi buzzing roams alongside aberrant, space like moments, while “Perseus (Spondelon)” unfolds with bell manipulation that’s hypnotic, unorthodox and entirely alluring.

Landing close the end is “Golden Rain”, where a cinematic quality is met with percussive like sounds that resemble water, but not in the conventional sense, and “Song Of Libation” exits the listen repetitive, soft and mesmerizing in its artistic delivery.

An absolutely absorbing effort that excels at both synthetic and organic ideas, Boudart’s profound use of the Serge Modular takes us on an unpredictable journey that makes this first solo album a truly genre defying experience.

rifo | betel @ à découvrir absolument (fr)

Cela commence comme si le bruit des pâles d’un hélicoptère illustrait un long plan séquence (Leaf) d’un de ces moyens de déplacement qui casserait une ligne d’horizon parfaite, faisant onduler sous l’effet de la chaleur l’image, donnant à nos yeux l’illusion que le sens se perd. Mais ce n’est pas la vue qui est chahutée par Jean-François Riffaud aka RIFO, c’est l’ouïe. Alors que ce sont les yeux qui imaginent normalement le contact d’une sculpture inviolable avec nos mains, que ce sont eux qui tentent de percer le secret des différentes couches de peinture d’un tableau, avec « Betel » les oreilles sont connectées à cette partie de notre cerveau qui imagine les structures dans une représentation en multi dimension. Car si le disque a trouvé sa genèse lors d’une rencontre d’un rite traditionnel des bouddhistes Birmans, il est surtout une traduction sonore d’un façonnage progressive. Face à une masse, RIFO ne donne pas de coup, ne martèle pas pour enlever des éclats et faire naître une œuvre. RIFO travaille l’espace et tourne autour, l’habillant avec une routine qui se trouverait contrariée progressivement, donnant à l’ensemble une dimension tout autant esthétique que cognitive, son propre équilibre étant en danger face à la sorte d’ivresse dans laquelle cette boucle douce nous plonge. Dans ses mains, la guitare électrique est à la fois l’ébauchoir et la tournette, faisant vibrer l’air avec la volonté la façonner. Il en fera de même avec du field recording, jouant avec un son (en l’occurrence des grognements carnassiers de chiens sur « teeth ») l’amenant d’un côté dense et monolithe en quelque chose d’évanescent, le son comme s’évaporant. Le disque de trente minutes se clôt sur « Smile », une résurgence du passé, comme une bande son apocryphe d’un film des années 30, clôture énigmatique presque divinatoire d’un disque qui en jouant avec nos sens nous élève au-dessus des lignes d’horizon et des croyances.

trojan panda | peau @ to periodiko (gr)

Με τον δίσκο «Peau» το Γαλλικό κουϊντέτο των Trojan Panda προτείνει ένα άκρως ενδιαφέρον ηχητικό δείγμα εμφορούμενο από ισόποσες δόσεις πειραματικού ροκ, free jazz και περίτεχνων αυτοσχεδιασμών. Με ηγέτη τον Jozef Dumoulin στην ηλεκτρική κιθάρα, τον Julien Pontvianne στο μπάσο και τους υπόλοιπους στα κρουστά, την κιθάρα και την φωνή, οι TP παίζουν μεγάλες, χρονικά, συνθέσεις που δεν είναι εύκολο να κατηγοριοποιηθούν. Υπάρχουν χαλαροί ρυθμοί και αργόσυρτες εξελίξεις που θυμίζουν Sonic Youth και Glenn Branca αλλά το επιπρόσθετο ενδιαφέρον είναι πως αυτοί οι πέντε μουσικοί παίζουν εντελώς διαφορετικά όργανα σε άλλα σχήματα !