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balladur | super bravo @ muzzart (fr)

Duo issu de Villeurbanne, Balladur joue une électro-pop tantôt cold, souvent relevée par des sonorités folles et à caractère exotique. Romain de Ferron et Amédée de Murcia (Somaticae) déconstruisent, ceci leur permet de mieux reconstruire. Ils bâtissent une trame dub sombre (Jalan), envoient une cold-wave prenante (Tu mens), font ça et là des clins d’oeuil à l’ère des late 70’s/early 80’s.

En outre, ils démontrent une belle inspiration dans les alliances des genres. Super bravo est leur deuxième album et déjà, leur empreinte est perceptible. L’écorce est minimale, sa froideur est contrebalancée par des élans dépaysants plus euphorisants (Verse-moi). Le procédé fonctionne et contribue à l’identité du projet. La légèreté psyché, incarnée par une voix féminine, a sa place dans leur registre (Olympique Layat). Elle s’accompagne d’encarts plus acidulés, plus loufoques à l’image de la musique hybride conçue par Balladur. Chacun des 7 titres joués pour l’occasion est de valeur, génère une accroche appelée à durer. Les volutes de claviers d’Aku, Occiali da sole et son électro zébrée de rythmes venus d’ailleurs, « brésilianisants »; les Rhodaniens ont de sérieux atouts à faire valoir.

Michela, sorte de cold-pop des plus abouties aux boucles addictives et voix intriguante, vient alors mettre fin aux réjouissances, chantées par ailleurs dans plusieurs langues; Balladur n’est jamais dans le dur et fera même office, via de telles sorties, de valeur sûre.

balladur | super bravo @ le drone (fr)

On a parlé IDM, Adriano Celentano, pop indonésienne et cuisine de grand-mère avec les deux membres de Balladur

Rencontre avec le duo pop syncrétique au Petit Bain en marge de la release party de leur dernier album Super Bravo.

C’est l’une des claques de cette fin d’année : la sortie de Super Bravo voit passer Balladur d’un truc mal identifié, en équilibre instable entre cold wave, shoegaze et electronica, à un cocktail parfaitement dosé de pop de la zone mondiale, assez personnel et explosif pour qu’on ne cherche plus à lui coller la moindre étiquette. Avec pour cheval de Troie l’hyper-addictive "Michela" et son clip signé Hugo Saugier, dessinant un axe Cambodge-Villeurbanne aussi déroutant que fidèle à l’esprit syncrétique du duo. On a rencontré Romain de Ferron et Amédée de Murcia en marge de leur passage au Petit Bain, pour parler de leurs (faux) paradoxes et de leurs (vraies) passions, de l’IDM à Adriano Celentano en passant par la cuisine de grand-mère.

En faisant le tour de vos nombreux projets solo et communs (Insiden, Somaticae, Roger West, Omerta, Vinci, Sacré Numéro), j’ai l’impression que vous venez plutôt des musiques expérimentales et improvisées, ce qui peut paraître éloigné de l’identité pop de Balladur.

Amédée de Murcia : Pour ma part, j’ai toujours écouté de la pop en même temps que j’écoutais de la musique expérimentale. J’ai juste commencé dans l’expé en tant que musicien.

Romain de Ferron : Pareil pour moi. Du coup ça nous paraît logique de faire les deux.

Ça suppose quand même une toute autre approche de la création.

RdF : C’est sûr. Même si aujourd’hui, la plupart des gens que nous côtoyons ne sont pas enfermés dans l’un ou l’autre. Je ne connais personne qui soit capable d’écouter uniquement de la noise en boucle. (Rires.) Après, avec Balladur, on essaye de tordre la pop pour que ça ressemble un peu aux autres choses qu’on aime. Souvent, quand je réécoute nos disques ou nos concerts, je suis surpris par ce côté vachement pop. Ça l’est moins dans mon esprit.

Vous avez une culture post-punk aussi ?

RdF : On n’en a pas trop écouté. Par contre, beaucoup de new wave et de musiques des années 60, quand ils expérimentaient à fond en studio, comme Joe Meek. On adore aussi Broadcast, qui fait ce pont entre pop et expérimentation.

Vous avez suivi une formation musicale "sérieuse" ?

RdF : J’ai passé un master de recherche en musicologie, à Grenoble puis à Lyon, sur Charlemagne Palestine. Ça m’a occupé pendant un bout de temps. En musicologie, tu apprends les cadres, et la musique expé était justement un moyen d’en sortir. A Grenoble, on a passé pas mal de temps au 102, où on a découvert la scène des musiques improvisées, Jérôme Noetinger et consorts. Amédée (qui s’est absenté quelques minutes, ndr.), lui, est un autodidacte. Il était à fond sur l’IDM à la grande époque d’Autechre et Aphex Twin. Il s’est formé tout seul dans sa chambre avec son PC.

Sachant que vous collaboriez déjà ensemble, notamment au sein d’Insiden, comment est née l’idée de monter Balladur et comment vous êtes-vous réparti les rôles ?

RdF : On a commencé par écrire une chanson pour le fun, qui est devenue "Pretty Face". Ça nous a bien plu et on a continué. Rien n’était vraiment prémédité.

AdM : Dans Balladur, même si c’est assez mélangé, Romain s’occupe plus des mélodies, et moi plutôt du son.

Le premier album (Plage Noire, Plage Blanche, 2015) était très délié, le second me semble avoir une identité mieux définie. En quoi le fait de tourner et de solidifier le groupe a joué sur votre manière de composer?

AdM : Il nous a fallu un certain temps pour être à l’aise avec la manière dont on voulait enregistrer et faire du live. Le premier album a été créé sur l’ordi, avec plein d’effets, sans penser à la manière de le retranscrire. A l’inverse, tous les morceaux de Super Bravo ont été imaginés pour être joués en live. Un peu à la manière d’un groupe de rock, en se forçant à limiter notre outillage.

L’un des moyens que vous utilisez pour subvertir la pop, c’est d’utiliser plusieurs langues : le français, l’italien, l’allemand, même l’indonésien.

RdF : Déjà, chanter en anglais me semble toujours bizarre, parce que j’ai un accent de merde. Mais chanter en français est bizarre aussi. Alors pourquoi pas d’autres langues ? L’indonésien, c’est parce que je suis parti en voyage là-bas pendant deux mois et que j’ai un peu appris la langue. Ils ont plein de chansons rigolotes, hyper mélo, bourrées de vibrato, dont je me suis inspiré pour écrire Aku. Quant à l’italien, c’est parce que j’ai écouté pas mal de pop 60’s italienne, comme Adriano Celentano, l’équivalent de notre Johnny national.

AdM : Pour le français, on a aussi été influencé par des découvertes récentes, comme Ventre de Biche ou Noir Boy George, qui l’utilisent un peu comme une langue étrangère, avec des phrases très directes, peu de fioritures. Sur Super Bravo, c’est la première fois qu’on écrit nous-mêmes nos textes. Avant, c’était une pote (Camille Perton, ndr.) qui s’en chargeait. Ses paroles étaient plus travaillées et fournies, et du coup moins faciles à chanter.

Votre ouverture ne se limite pas aux langues. Il y a aussi des clins d’œil à la musique africaine ou au dub sur le disque.

AdM : C’est une démarche sincère, qui reflète ce qu’on aime en ce moment. Je fais souvent le parallèle avec la bouffe : c’est chiant de ne faire que de la cuisine méditerranéenne, il faut ajouter des épices, essayer des mélanges. Ce que j’aime beaucoup dans la pop, ce sont les feedbacks permanents. Par exemple, on a écouté plein de groupes indonésiens qui essayent de faire de la pop occidentale, mais au final sonnent différemment - ça sent le clou de girofle, quoi. En tant qu’occidental, je trouvais ça marrant d’imiter ces groupes, qui eux-mêmes en imitent d’autres. L’histoire de la musique est pleine de va-et-vient culturels.

On peut tout à fait apprécier votre musique au premier degré, mais en même temps vous semez des indices qui peuvent faire douter : le fait de s’appeler Balladur, de sortir un disque nommé Super Bravo, etc.

AdM : Pour moi, c’est un truc un peu bédé, cartoon. J’ai été très fan de Telex et j’aime bien retrouver cet aspect, pas dans les sons, mais dans l’intention.

RdF : C’est pareil quand j’écoute Adriano Celentano : d’un côté, c’est un peu abusé, mais en même temps, c’est tellement beau !

AdM : Ou quand ta grand-mère cuisine en mettant des tonnes de sucre et de beurre.

société étrange | chance @ backseat mafia (uk)

Though long established in the Lyon post punk/electronic scene, Societe Etrange look set to extend their wavelength with a pulsating new album ‘Chance’ (available on Bongo Joe March 4th onwards). Evolving from the partnership of Antoine Bellini (electronics) and Romain Hervault (bass), the music of Societe Etrange has been oscillating within their city’s cluster of collectives and creatives for over ten years now. Their previous LP ‘Au Revoir’ emerged way back in 2015 focusing on the motoric and minimal with Alan Vega/Martin Rev undertones but now ‘Chance’ looks set to up the ante. With percussionist and electronic musician Jonathan Grandcollot joining the group, the Societe Etrange sound has lost none of its fierce independent edge, just gained more dynamic possibilities.

It’s a record that depends less on the mesmeric but more on surging post rock heftiness, spikey post punk rhythms and the powerful undertow of dub electronics to push the six tracks over some imagined industrial hinterland. The entrance to Societe Etrange’s otherworld is via ‘La Rue Principale De Grandrif’, a bustling thoroughfare alive with shadowy basslines, clattering beat mechanics and minimal guitar coding. The track oozes atmosphere as it descends through some cavernous electronics before resting somewhere darker. From then the five instrumental components that combine to make ‘Chance’ unwind with a sense of purpose and coherence that elevates the trio’s sound beyond any sprawling anonymity.

Take ‘Nute’ as a prime example. Resolutely built around an expectant synth melody with Kraftwerk sensibilities and agile non-rock percussion, Societe Etrange show they have an intuitive grasp on the power of repetition. Here is a band that can take a theme, extend it, stretch it then distort and disconnect it, before returning to the starting point for the final push. Want proof then check ‘Nute’s’ prolonged key changing mid -section, all dub swirls and thuds, before its ascent back to the main hook – crowd pulling stuff.

Then there’s the angular urban-noir ‘New New York’ that skulks around to the judders of reverberating synth chords and drummed kinetics. As ominous as Martin Rev’s cityscape music, the band fearlessly lead the track underground with a prolonged climb down through the dub sub-strata. Audacious and incredibly effective, ‘New New York’ demonstrates a sense of detail with its deftly placed tambourine chinks and flute squeaks, reminiscent of This Heat at their most forensic.

Such an attuned dub aesthetic is a significant contributor to the Societe Etrange sound. ‘Sur La Piste De Danse’ takes that vibe deeper and lower with Hervault’s minimal bass booming upfront while Grandcollot’s drum patter adds some exotic warmth. It’s not surprising that co-founder Antoine Bellini has spoken of the band’s music being elevated by their newest member’s arrival. The rhythmic element on ‘Chance’ makes so much more than a beat making contribution. Grandcollot’s drumming adds colour and interest, light and shade, atmosphere and anchorage. Think the Jacki Liebezeit/Charles Hayward school of kit-work or a contemporary parallel in Valetina Magaletti’s work with Vanishing Twin and Holy Tongue. That versatility is pivotal to the sultry ‘A L’interieur Au Numero 97’ where a relaxed samba disguises a deceptively complex musical weave. Stabbing buzz-saw synth shapes, modular bleeps, root note bass, hissing hi-hat and supple conga pulses lock and bond to make an effortless meandering whole.

Maybe it’s at these moments, when experimental fluidity and defined structures combine, that Societe Etrange are at their most potent. Closing tune ‘Futur’ certainly lobbies hard in favour of that proposition with some immaculately controlled pace and drive. Call it anthemic, call it a ‘banger’, call it whatever, this is music that has a joyous uplift from the moment the highlife bass conjures up those harmonics, all the way to the tumbling drum play out. The track also stands as a fitting coda to an album that for all its energy and abstraction still reaches out and connects. For Societe Etrange to have achieved this on ‘Chance’ is not, despite the record’s title, lucky. ‘Chance’ is the result of natural chemistry, shared experience and inspired musical judgement.

société étrange | chance @ beats per minute (uk)

After a debut LP cheekily titled Au Revoir (“goodbye”) released on S.K Records back in 2015, Lyon-based trio Société Étrange is back with a brand new full-length. Composed of “6 love songs without words,” as the Bandcamp liner notes describe it, Chance is a captivating trip throughout the experimental terrains of new French kraut composed entirely in the studio. The album is now available via Swiss label Les Disques Bongo Joe in digital, vinyl, and CD formats.

société étrange | chance @ benzine (fr)

Amateurs de musiques aventureuse et non linéaires, cette sortie est faite pour vous. Il s’agit du nouvel album du trio Lyonnais Société étrange. Après Au revoir sorti en 2015, le groupe continue de s’inspirer des musiques expérimentales des années 70 et 80 pour composer des titres instrumentaux à partir de sonorités électroniques, de basse et batterie et de boîte à rythmes. Le résultat donne un disque difficile à ranger dans une case, qui doit autant au post-punk des années 80 qu’au post-rock de Chicago des années 90… Avec en plus une petite touche dub ici est là. (Les Disques Bongo Joe / L’Autre Distribution) – écouter

société étrange | chance @ lit zic (fr)

Avec un style qui rassemble tout un tas de vibes tel que l’expérimentale, le stoner, la lounge, sans oublier son côté jazz, Société Étrange est définitivement un coup de cœur. C’est tout un voyage musical. Ce groupe a une formidable capacité à instaurer une atmosphère relaxante qu’il s’amusera à délicieusement distordre pour nous offrir une véritable expérience sonore nous invitant à lâcher prise et à adopter leur tempo si bien mené. Pour vous donner une idée, leur album CHANCE est composé de 6 pistes :

1- La rue principale de Grandrif

2- Nute

3- New York New York

4- Sur la piste de danse

5- A l’intérieur au numéro

6- Futur

Leur son nous invite à un voyage introspectif, presque onirique. Avec leurs percussions rythmant à merveille des distorsions sonore épatantes, ce groupe nous transporte dans des recoins inattendus de notre imagination. Mais si vous savez bien, là où on peut trouver des artistes comme Salvador Dali, Lewis Caroll (Alice au pays des merveilles)… si on veut imager le sentiment que peut provoquer leur musique.

Opposés et complémentaires.

On retrouve des sons très opposés, pourtant complémentaires. Chaque instrument a sa place et dispose de plages d’expression qui finissent par s’entrelacer avec douceur. Leurs percussions offrent une lueur tribale sur la sonorité de certaines musiques.

Grâce à une introduction qui a du swing, on nous entraîne à la poursuite d’un lapin blanc. Ce dernier nous invite à tomber avec Alice dans son terrier sans fin menant au pays des merveilles. C’est un lieu étrange où la matière se tord au rythme de la musique.

Tandis qu’une guitare viendra fendre d’un grave et retentissant grondement le nuage musical des percussions, nous évoluerons vers une jungle de sons plus apaisés avec le titre NUTE. Nous nous retrouvons au milieu d’une course effrénée contre-la-montre, entre une basse et une batterie voulant guider le rythme, pour notre plus grand plaisir dans leur titre FUTUR qui clôt leur album.

Au casque.

Notre recommandation est simple : se munir d’un casque audio pour profiter au maximum de la réverbe car elle offre une subtilité et un corps particulièrement dense à l’ambiance générale, un régal. Ce genre de son peut être apprécié en solo en duo ou lors d’une soirée : un magnifique moyen d’éveiller les sens des invités. Et si en plus vous êtes amateurs de jeux de société ou de rôle c’est votre jour de chance car cet album saura, selon nous, offrir une atmosphère envoûtante.

Vous pouvez les retrouver sur leur bandcamp et sur facebook, leur album CHANCE paraîtra le 4 mars 2022, il est déjà disponible en précommande sur leur site.

société étrange | chance @ silence and sound (fr)

L’album de Société Étrange, résonne comme un instantané de notre époque, collapsant avec une partie de l’histoire de la musique.

Avec Chance, dub, krautrock, cold wave, post-punk, psychédélisme, étirent leurs vibrations sur des horizons brumeux où les réverbes tournent à en perdre le fil, laissant les rythmes dériver vers des sphères aux limites indistinctes.

Le trio compose une musique instrumentale aux loops entêtants, downtempo déviant à la lueur vacillante. Dans un minimalisme racé, Société Étrange joue avec les nuances, élargit sa palette avec discrétion mais assurance, plantant la rondeur de ses basses dans des tempos à la martialité presque mécanique, auréolé de sonorités électroniques à la fugacité poétique. Superbe.

société étrange | chance @ melomania (uk)

The 2020’s have seen a major comeback in artists chasing after that danceable but experimental Downtown NYC 81 sound. Societe Etrange is a gauzy, dubby, slightly motorik revamp of ESG (but more laid back on “La Rue Principale de Grandrif”) and Liquid Liquid (heavy rubbery bass on “Sur La Piste de Danse.”) Their synth sounds are strangely subtle and the best tracks (the closer “Futur”) oozes out of your speakers without announcing itself. Six hypnotic songs (that pitch blend on “Nute” is made for someone’s druggy dreams) that make you listen closely.

société étrange | chance @ gonzaï

Une plaque de vomi bicolore recouvrant un lingot d’or ayant transité par l’Allemagne et les Tropiques. A regarder ce qui s’apparente à l’une des pochettes les plus laides de l’an 2022, c’est la première image qui vienne à propos de « Chance », deuxième album du groupe Société Étrange fraichement publié chez Bongo Joe et qui, en seulement 6 titres, redonne à la transe ses lettres de noblesse en lorgnant plus du côté de CAN que du côté des cracheurs de feu altermondialistes.

Que penser d’une société où les gens pédalent dans des gares pour recharger leurs smartphones ? Et d’une époque où une partie importante de la population refuse préfère mourir que de se faire piquer de peur de se faire inoculer la 5G ? Et que penser de ces esthètes de l’orthographe qui écrivent sans trembler « comme même » ? A toutes ces épineuses questions, le désormais trio de Société Étrange répond, si ce n’est avec du silence, du moins un mutisme éloquent. Des paroles, sur « Chance », il n’y en a pas. Du rythme, du groove blanc, des longues phases d’incantations parfaites pour la morning routine des instragrameurs accros au crack (ça doit bien exister), ça en revanche, c’est un peu le manifesto de ce deuxième album en dix ans d’existence pour un groupe occupé à prendre son temps dans les sous-sols de l’industrie du disque français.

On ne s’étendra pas en longueur sur le « pari esthétique » de la pochette de « Chance » ; le résultat étant peut-être destiné à saloper les bibliothèques Ikea des 1000 audiophiles fans d’anarchisme à la limite du terrorisme. La vérité est à l’intérieur, comme disait Mulder à Scully dans un épisode X de X-Files. La vérité, ce sont donc 6 pistes chamaniques qui rappelle que lorsqu’il est question d’installer des ambiances oscillant entre l’inquiétant et le jouissif, Société Étrange apparaît en première page de l’annuaire. « Allo, j’aimerais la bande-son imaginaire d’un téléfilm allemand qui se passerait dans les égouts avec John Carpenter dans le rôle du plombier ». Aucun problème, voici La Rue Principale de Grandrif. « Bonjour, j’ai besoin en urgence d’une musique d’attente téléphonique pour ma startup spécialisée dans le sacrifice humain ». Qu’à cela ne tienne, il y a New New York. On ne va pas faire toutes les pages comme ça, mais « Chance » est l’un de ces rares albums contemporains réussissant à passer entre les gouttes du médiocre et de l’inaudible pour proposer une update krautrock ambitieuse sur un mid-tempo constant, et sans jamais s’écarter de ce rythme lent-hypnotique où tout semble avancer à la même vitesse ; à la manière d’une ballade dominicale sur l’autoroute avec des zombies de chaque côté de la voiture.

Est-ce du Beak passé au ralenti, ou un hommage à Phantom Band, le projet proto funk dub du batteur Jaki Liebezeit publié en 1980 sur les cendres de CAN ? Un peu des deux, surement, voire pas du tout. Et « Chance » de rappeler qu’avant l’objectif commercial et réputationnel, un groupe dit underground se doit avant toute chose, à l’heure TikTok, de creuser la marge pour en faire sortir discrètement du sang, comme on expulserait du pus d’un bouton.

On ne s’avancera pas trop sur le groupe sanguin d’Antoine Bellini Romain Hervault et Jonathan Grandcollot – les trois larrons derrière ce disque sans faute – mais il coule assez de bizarrerie dans leurs veines pour qu’on ait envie de retourner le monde à l’envers, et que cette étrangeté-là devienne la norme. On s’amusera, au passage, que cet Ovni discal sorte chez les Suisses de Bongo Joe. Comme quoi, on peut venir d’un pays de banquiers adeptes de neutralité, et pourtant oser une radicalité si belle que la majorité des mauvais danseurs français n’y comprendra rien.

Société Étrange // Chance // Bongo Joe

https://societeetrange.bandcamp.com/

might brank | the masks @ take effect (us)

The recording moniker of the very talented Emmanuel Scarpa, as Might Brank he brings his vast experiences with both punk and classical, and many places in between, to this drum focused journey.

“Tempus reductionis” opens the listen with harmonic singing alongside playful percussion and plenty of Eastern influences inhabiting the layered climate, and “Onomato” follows with soothing chanting that flows into an ominous quality of medieval like sounds.

In the middle, “onoff” gets quite primitive with its furious and precise drumming acrobatics, while “Sur la harpe” gets a bit hazy and drones with a progressive appeal that’s hypnotic. “Circum ambulatio” exits the listen, and benefits from mysterious percussion and drumming that truly showcases the immense skill that Scarpa possesses.

ASBA drums, gongs, jiny cymbals, Chinese cymbal, bells, metal tubes wood block, voice, vocoder and effects pedals are all handled by Scarpa here, and it’s about as unusual a listen as those instruments imply. It’s also alluring in a trance-like and spiritual sort of way.

timothée quost | flatten the curve @ gonzo circus (nl)

Timothee Quost is in de eerste plaats een trompettist die daarnaast ook graag muziekstukken componeert. Stukken die breder gaan dan zijn eigen spel. Hij houdt er namelijk van om stukken uit te schrijven voor grote ensembles, wat nooit een sinecure is. Deze keer koos hij voor een ietwat andere aanpak. Qusot is heel erg bezorgd over de vereenzaming van de ouderen in de maatschappij. Ze hebben nauwelijks een stem en daar wilde hij iets aan en mee doen. Zodoende ging hij op bezoek bij ouderen om hen verhalen te laten vertellen, meningen te laten verkondigen, hen aan het woord te laten over ernstige en minder serieuze onderwerpen. In combinatie met veldopnames en zijn avant-gardistisch trompetspel levert dit een heel bevreemdend en intrigerend werkstuk op dat wat aanleunt bij een luisterspel, al blijft de muziek de hoofdmoot vormen. Hier en daar duikt een groot ensemble op, met woeste viooluithalen en trompetstoten waar de fragiele oudjes zowaar van zouden omvallen. Het zijn dramatische effecten die de woorden (in het Frans) van de rusthuisbewoners extra dynamiek mee geven. Eigenlijk staan er vijf echte composities op het album, waarnaast fragmenten uit gesprekken en meer geïmproviseerd klinkende muziek de onder- of boventoon voert. We zouden het als modern klassiek kunnen wegzetten, maar dan net even anders dan wat we doorgaans in dit genre te horen krijgen.

timothée quost | flatten the curve @ so what musica (it)

È spiazzante il modo in cui a volte la musica riesca a combinare universi distanti in un’unità coerente ed affascinante, come sappia veicolare all’interno di strutture complesse messaggi profondi scaturenti da forme poco elaborate. Un esempio valido di tale possibilità è offerto dal nuovo lavoro di Timothée Quost , compositore/trombettista francese incline all’improvvisazione e all’ibridazione di lessici differenti, autore di un interessante intreccio di documentazione sonora e scrittura strumentale.

L’intento da cui l’album prende le mosse è quello di dare spazio alle testimonianze di un numero di anziane residenti in una casa di riposo – intervistate dallo stesso musicista – incastonandole in una serie di partiture composte nel corso di un quinquennio e ora appositamente registrate con l’ausilio di un vero e proprio ensemble. Piccole perle di saggezza estratte da frasi semplici sfuggono così all’oblio spinte da cinque brani in cui avanguardia di inizio novecento e retaggi free jazz – emergenti soprattutto da alcuni passaggi dei fiati -si compenetrano generando itinerari accidentati e sensorialmente vividi. Musica concreta, rumorismo e ricerca timbrica sono gli elementi base di paesaggi enigmatici – permeati da echi scelsiani e ligetiani – costruiti con perizia e messi a contrasto con una miscela scarna di parole ed echi ambientali. Un ascolto certamente ostico ma ricco di suggestione che merita di essere approfondito.

timothée quost | flatten the curve @ spontaneous music tribune (pl)

Francuski trębacz Timothée Quost gościł w Polsce w połowie grudnia ubiegłego roku. W trakcie występów do swego blaszanego instrumentu podłączał mikrofony, miał też ze sobą dwa małe głośniki i drobne, analogowe urządzenie elektroniczne. Zagrał koncerty doprawdy niebywałe, a do dziś w poznańskim Dragonie (zapewne także w bydgoskim Mózgu) trwają ożywione dysputy, na czym polegała owa niebywałość solowego performance’u Francuza. Jedno wszakże nie ulega wątpliwości - muzyk to doprawdy frapujący! Kolejnym na to dowodem może być jego nowa płyta Flatten The Curve, która zawiera kompozycje na kwintet, oktet, na skład dwunastoosobowy oraz całą masę intrygująco spreparowanych nagrań terenowych! Dla przypomnienia – nagranie to znalazło się na liście 50 Powodów, dla których Warto Zapamiętać Rok 2021, opublikowanej na tych łamach dokładnie w ostatni dzień minionego roku.

Dramaturgiczna koncepcja Spłaszczania Krzywizny jest dalece intrygująca. Utwory nieparzyste (jest ich sześć, trwają od dwóch do czterech minut), to zmiksowane przez Pierre’a Juillarda nagrania terenowe trębacza, zarejestrowane w Słowenii, a także we francuskim … domu starców. W słowa, odgłosy natury i inne tajemnicze dźwięki wpleciono tu także frazy instrumentalne, budujące niekiedy sprytną narrację, nie pozbawioną rytmu i przewrotnej dynamiki. Taka całkiem oryginalna zabawa w cut & paste. Z kolei utwory parzyste, to na ogół rozbudowane kompozycje (łącznie pięć, jedna z nich trwa mniej niż dwie minuty, ale ta najdłuższa, to pełny kwadrans), rozpisane na równie rozbudowane składy, najprawdopodobniej dyrygowane, świetnie wpisujące się w estetykę free chamber, często sprawiające bowiem wrażenie … całkiem swobodnych improwizacji. Poznajmy szczegóły obu wątków Flatten The Curve, skupiając się, rzecz jasna, na drugiej grupie kompozycji Quosta.

Płytowa dwójka wykonywana jest przez kwintet złożony z wiolonczeli, piana, trąbki, klarnetu basowego i brzmiącego perkusjonalnie wibrafonu. Mozolnie budowana, ponad ośmiominutowa opowieść skupia się na preparowanych frazach cello, do których lepią się coraz gęstsze dźwięki pozostałych instrumentów. Mała symfonia minimalizmu, swoisty suspended flow, raz za razem siekany kontrapunktami, płynie tu zarówno krótkimi, jak i długimi kaskadami zdarzeń fonicznych. W utworze czwartym w roli podmiotu wykonawczego pojawia się oktet instrumentów dętych – flet, obój, klarnet, klarnet basowy, saksofon, rożek (francuski), tuba i trąbka. Narracja trwa około stu sekund i składają się na nie krótkie, urywane frazy, ciekawie ze sobą skorelowane dramaturgicznie, niczym dobrze wykonana improwizacja metodą call & responce. Szósta część trwa wspomniany już wcześniej kwadrans, a kompozycję wykonuje dwunastu muzyków, grających na skrzypcach (trzech), altówce, wiolonczeli, flecie, klarnetach, saksofonie, rożku, gitarze elektrycznej, instrumentach perkusjonalnych, a także elektronice (z udziałem field recordings!). Znów narracja zdaje się wisieć w powietrzu i budzić permanentny niepokój. Dalece mroczny nastrój nie przeszkadza pęcznieniu tej silnie sterowanej improwizacji. Strunowe dźwięki skomlą jak wygłodniale koty, dęte kwilą jak złowrogie ptaszyska, a bystry, akustyczny dysonans, kreowany przez gitarę nasączoną prądem, sieje popłoch wśród scenicznej zwierzyny. Sam finał kipi ekspresją i emocjami rzadko spotykanymi w trakcie tej płyty.

Kolejne dwie parzyste kompozycje wykonywane są przez oktet opisany przy okazji omawiania utworu czwartego. W ósmej części na wejściu burczą i drżą duże dęciaki – tuba i klarnet basowy. Zmysłowe, post-melodyczne oddechy bystrze kontrapunktowane są całym składem instrumentalnym, który nie stroni od długich fraz. Opowieść, choć przypomina marsz pogrzebowy, z czasem gęstnieje dzięki repetującemu meta rytmowi, zbudowanemu jakby mimochodem, przy okazji żmudnej narracji. Z kolej dziesiątka początkowo ma formę drona, który płynie do nas z samego dna ciszy. Nie brakuje rwanych, preparowanych fraz, które po pewnych czasie rozlewają się w szeroki strumień dźwięków, podawanych zaskakująco czystym frazami. Oktet efektownie pnie się do góry, niczym filharmonijne crescendo.

Część gadana płyty zaczyna się w Słowenii. Obok głosu autochtonki słyszymy także głos samego Quosta. W tle dzieje się wiele, a drobne, rwane frazy instrumentalne co rusz zadają pytania o źródła swego pochodzenia. W części trzeciej słyszymy ptaki, dzwon i głos kobiecy mówiący już zdecydowanie po francusku. W tle jęczą struny nieznanych instrumentów. W piątej części głosom ludzkim towarzyszą dźwięki bardziej syntetyczne, a także akordeon zmyślnie wmieszany w ów tygiel impro samplingu. W kolejnej części docierają do nas także frazy elektroniczne, a w dziewiątej z okruchów dźwięków stworzona zostaje mała piosenka. Polepione strzępy kobiecego głosu zdają się tu śpiewać. Tło szeleści, oddycha, po prostu żyje każdą swą chwilą.

Timothée Quost Flatten The Curve (Carton Records, CD 2021). Kompozycja druga: Juliette Adam – klarnet i klarnet basowy, Timothée Quost – amplifikowana trąbka, Noémi Boutin – wiolonczela, Pauline Schneider – piano, Gaspard Beck – wibrafon i mikrofon kontaktowy. Kompozycja szósta: Pierre Juillard – elektronika, nagrania terenowe, Antoine Brun, Pierre Vinay, Ruben Tennenbaum – wszyscy skrzypce, Léa Godreau – altówka, Anais Pin – wiolonczela, Quentin Coppalle – flet, Juliette Adam – klarnet i klarnet basowy, Gabriel Boyault – saksofon sopranowy, Jean Wagner – rożek, Victor Aubert – gitara elektryczna, Baptiste Thiébault – perkusja, instrumenty perkusyjne. Kompozycje czwarta, ósma i dziesiąta: Quentin Coppalle – flet, Ariane Bacquet – obój, Xaviere Fertin – klarnet, Gabriel Boyault – saksofon sopranowy, Loic Vergnaux – klarnet basowy, Timothée Quost – trąbka, Jean Wagner – rożek, Fanny Méteier – tuba. Wszystkie kompozycje parzyste: Léo Margue – kierownictwo muzyczne (dyrygentura?), Timothée Quost – kompozytor. Wszystkie kompozycje nieparzyste: Pierre Juillard – kompozytor, m.in. na bazie nagrań terenowych Quosta. Muzyka nagrana w latach 2020-2021. Jedenaście utworów, łączny czas – 54:45.

timothée quost | flatten the curve @ blow up (it)

ECLETTICA COLTA

Timothée Quost 
Flatten the curve • CD/DL
Carton Records • 11t-54:47 

Un piccolo esercito di collaboratori - dalla tuba alla chitarra elettrica, dalle registrazioni sul campo al sax soprano – viene convocata a coadiuvare l'impegnativa opera del trombettista e compositore francese, volta a creare uno scambio simbiotico tra il racconto di anziane signore intervistate in un ospizio dell'Alta Saona e un intricato tessuto sonoro imbastito su quella che mezzo secolo fa si chiamava musica contemporanea. Suggestiva roba da conservatorio - coltissima, sull'asse Cage/Stockahausen /Berio – con qualche improvvisa sfumatura freejazzistica, concretismi, rumori assortiti; tecnicamente ineccepibile, musicalmente complessa e rifinita, con molte, molte parole. Chi capisce il francese se lo godrà di più, immagino.

Giuseppe Aiello

timothée quost | flatten the curve @ westzeit (de)

After so much petting, our ears still need a little sharpness. TIMOTHEÉ QUOST has plenty of that to offer. Because on "Flatten The Curve" (Carton) he combines original tones from retirement homes with new chamber music - that is, reminiscent murmuring and telling, crows and bells ringing with avant squeaking, improbing and meaningful background noises. A mixture that seems crude, turned out to be music, but works astonishingly well.

trojan panda | peau @ the sound projector (uk)

Now here’s some tasty avant-rock guitar noise, played by the group Trojan Panda on their album Peau (CARTON RECORDS CROIX-CROIX 14). Some fine French players are here (all working in Paris I believe), under the aegis of Jozef Dumoulin who came up with the idea. Dumoulin harbours a taste for “post-seventies alternative guitar rock”, which might mean anything from Sonic Youth to Mudhoney, but he also liked the idea of musicians playing instruments which they didn’t train on, and this change-’em-up strategy is the basis of the Trojan Panda project. Julien Pontvianne and Hugues Mayot are both saxophonists / woodwind players, but here they are relegated to bass and drums respectively, while the conceptual minimalist electronic composer Léo Dupleix and the classical bassoonist Sophie Bernado are wielding electric guitars, along with the “Mr Instigator” JD and his axe.

The players might thus be cast out of their respective comfort zones, but this hasn’t hurt the music one iota; on the contrary, the quintet turn in a very credible set of dour, discordant and angsty strumming-mental exercises full of sullen anti-social moodswings, creating edgy music that will please fans of The Shaggs as well as The Stooges by way of The Dead C, plus there’s none of that pernicious Glenn Branca influence in the form of “clever” tunings or metal rods inserted into the neck. Trojan Panda – not a great name, but the idea is that they’re smuggling in cultural contraband in the guise of a cuddly toy – have been working at this since 2017, so some of their first-ever recorded efforts are here (captured live at a Jazz Festival), along with more recent recordings from 2019. The overall aim is free improvisation in the form of guitar instrumentals, allowing some composed elements in the mix too. Previous Jozef Dumoulin projects have failed to connect with this listener, but this one appeals on a gut level, and one can adjudge the experiment as a success. Fave cuts: ‘Black Madonna’, ‘Mythoman’, and ‘Sylvia Coiffure’, all reeking of fine tension. (24/03/2021)

reviewSeb Bruntrojan panda, peau, uk
antoine viard | tumulus @ citizen jazz (fr)

Tumulus est un solo de saxophone. Un solo de saxophone amplifié. C’est aussi une architecture souterraine, structurée pour l’imperceptible, la mémoire et le devenir. Le son ancestral du saxophone est traité, trituré même, pour se mouvoir en un instrument électrique dont les timbres transportent dans un univers inexploré, inquiétant peut-être.

might brank | the masks @ jazzhalo (be)

Der Schlagzeuger und Komponist Emanuel Scarpa legt mit dem aktuellen Album Musik der Gegenwart vor, die sich der spezifischen und einfachen Etikettierung verschließt. Das Schlagzeugspiel hat sich Scarpa selbst beigebracht, als er mit einer Band auftrat, die sich dem Punk verschrieben hatte. Unterdessen hat er jedoch eine formale Ausbildung an den Konservatorien in Lyon und Grenoble erhalten. Schwerpunkt seiner Studien war dabei klassische Musik, einschließlich der Kunst der Fuge und des Kontrapunkts.

Seit einigen Jahren ist er auf unterschiedlichen Bühnen präsent, unter anderem mit nachstehend genannten Bands: Umlaut, Les Métamorphoses, Umlaut Double Trio, Blue Yonder, MightBrank und Le Quadrivium, aber auch L'Ensemble Op.Cit, O.U.R.S., Red Desert Orchestra (d'Eve Risser). Grenzüberschreitungen und Experimente pflasterten dabei seinen Weg. Auch das jüngste Werk mit dem Abbild einer Schreckensmaske auf dem Cover ist ganz gewiss nicht Mainstream, sondern gänzlich gegen den Strich gebürstet.

Zu Beginn werden die Hörer mit einer „Zeitreduktion“ konfrontiert, siehe den Titel „tempus reductionis". Konstantes Geklopfe mit Toktoktok vereint sich dabei mit scheinbar mehrstimmigem Gesang, der an Mönchsgesänge angelehnt zu sein scheint, die ihre Stimmen lautmalerisch in die Tonnengewölbe eines Kirchenbaus senden. Neben dem Toktoktok hören wir außerdem als perkussives Element ein stampfendes Schlagwerk und auch zerbrechlich-metallene Klangstäbe, so der Höreindruck. Auch bei „onomato“ hat man den Eindruck, Sakrales liege in der Luft, wenn auch das Schlagwerk hier nachhaltig einen Hallraum ausfüllt und ein konstanter anschwellender Ton zu vernehmen ist. Und dann erleben wir die rhythmisierte Stimme Scarpas, der mit unterschiedlicher Betonung „onomato“ zum Besten gibt. Ist da nicht auch ein Sinusgenerator im Hintergrund unablässig mit im Spiel, mal abgesehen von dem Schwirren eines großen Beckens und dem Getrommele auf den Toms? Und dann streut Scarpa wieder „onomato, onomato, onomato“ und „o,o,o onomato“ ein. Anschließend sorgt er für mächtig Wirbel an seinem Schlagwerk und ergeht sich in anderen lautmalerischen Interventionen. Es scheint, als sage er das Alphabet auf und das mit tragender Stimme, die bisweilen an Obertonsingen denken lässt. Schlussendlich bietet uns Scarpa noch ein „Glöckchenspiel“ als musikalische Beigabe zum gewaltig anmutenden Schlagwerkspiel, das an ein nahendes Unwetter denken lässt. Und das ist dann schon der Übergang und Beginn von „manoeuvres orchestrales dans le noir“, ein Stück mit durchaus an Pop und Rock ausgerichteten Tendenzen. Der eine oder andere mag sich dabei an „In the Year 2525“ erinnern, lang ist es her, als der Song 1969 die Charts stürmte.

Gregorianik als Vorlage oder nicht – das ist die Frage bei „sur le harpe“. Der Gesang erinnert jedenfalls an den Gesang von Benediktinermönchen während ihrer Betstunden. Dazu erschallen ab und an Klangschalen, hört man die Toms und auch die Bassdrum im steten Rhythmus. Mehrstimmig ist das, was Scarpa uns gesanglich vorträgt. Dabei entführt er uns in die berühmten gotischen Kathedralen, ob Chartres, Reims, Notre Dame de Paris, so ein flüchtiger Eindruck. Aber Scarpa ist allerdings im Kern Schlagwerker, was er auch in diesem Stück auslebt. Da tanzen dann die Sticks auf den Fellen der Toms, derweil Hi-Hat und Becken weitgehend stumm bleiben. Zum Schluss heißt es dann „circulum ambulatio“: Zu Beginn meint man, das letzte Stündlein habe geschlagen, wenn verschiedene Klangschalen zum Schwingen gebracht werden. Im Wechsel sind Klangschalen und dumpfe „Paukenschläge“ auszumachen. Das hat durchaus auch etwas Meditatives, vor allem wegen eines gewissen Gleichklangs und der steten Rhythmik. Beim Klang der Gongs muss man auch an die Vielstimmigkeit von Glockenschlägen denken, die zum Gottesdienst rufen und deren Klang nach und nach im Off verhallt.

© ferdinand dupuis-panther